
 
		l i '  
 132  T E I U Î A I N  TIÎRTIAIBIÎ  MOVKN.  
 Mineure  et  appartenauL  sans  doute  à  an  étage  beaucoup  plus  
 récent  que  celui  qui  représente  ce  terrain  dans  la  péninsule  
 anatolique  ^  
 Quant  aux  dépôts  miocènes  des  régions  occidentales  de  
 l'Asie  Mineure,  tels  que  ceux  du  littoral  de  la  ïroade,  et  
 peut-être  ceux  signalés  comme  éocènes  sui'  les  côtes  de  
 l'Ionie  (voyez  Terrain  tertiaire  inférieur,  p.  173),  ils  se  
 trouvent séparés des dépôts miocènes  des contrées  limilroplies,  
 soit  par  des  terrains  d'âges  divers,  soit  par  l'archipel  grec.  
 Le  premier  cas  a  lieu  relativement  à  la  Turquie  d'Europe  
 dont  les  dépôts  miocènes  ne  se  présentent  qu'à  des  
 distances  assez  considérables  de  ceux  de  laTroade.  Enefl'et,  
 la  saillie  que  forme  la  Thrace  à  son  extrémité  sud-est,  oii  
 le  Bosphore  seul  la  détache  de  l'Asie  Mineure,  est  en  partie  
 occupée  par  des  dépôts  tertiaires  inférieurs,  sans  que,  dans  
 leur  proximité  immédiate,  on  voie  apparaître  un  indice  quelconque  
 du  terrain  miocène;  d'ailleurs,  parmi  les  nombreux  
 dépôts  que  M.  Boué  signale  sous  le  nom  général  de  bassina  
 tertiaires  dans  la  Roumélie,  la  Macédoine,  la  Thessalie  et  
 1.  ParoQi  les  exemples  connus  des  relations  intimes  qui  existent  entre  
 les  représentants  rie  la  faune  miocène  et  la  faune  actuelle,  il  n'en  est  point  
 de  plus  curieux  que  celui  emprunté  par  M.  Falconer  (voyez  Quart.  Journ.  
 of  the  Geol.  Soc.  v.,  XXI ,  p.  384)  aux  dépôts  miocènes  de  Sawalik  où  il  
 signale,  au  milieu  d'innombrables  restes  de  Mastodontes,  de  Rhinocéros,  
 d'Hippopotames,  etc.,  non-seulement4  à  5  espèces  de  Quadrumanes,  mais  
 encore  une  tortue—  Colossockelys  Atlas  —  qui,  selon  M.  Falconer,  aurait  
 traversé  les  périodes  miocènes  et  pliocenes  pour  ne  s'éteindre  qu'à  l'époque  
 contemporaine  de  l  liomme.  L'éminent  paléontologiste  anglais  appuie  cette  
 assertion  originale  sur  un  ensemble  de  considérations  très-ingénieuses,  en  
 démontrant  combien  la  tortue  à  formes  gigantesques  joue  un  rôle  important  
 dans  les  livres  sacrés  de  l'Inde  et  même  dans  la  cosmographie  de  Pythagore, 
   qui  tous  représentent  le  monde  nouvellement  créé  comme  supporté  
 par  un  éléphant,  auquel  une  torlue  colossale  sert  de  base.  
 R f i S U M É .  -133  
 l'Albanie,  il  n'en  est  aucun  que  l'on  puisse  positivement  
 ranger  dans  le  terrain  tertiaire  moyen;  celui-ci  ne  se  manifeste  
 que  dans  la  Servie,  la  Bulgarie  et  la  Valachie,  mais  
 ce  n'est  que  dans  cette  dernière  contrée  qu'il  semble  appartenir  
 à  un  étage  susceptible  d'être  comparé  à  celui  qui  
 représente  ce  terrain  en  Asie  Mineure;  tel  paraît  être  le  cas  
 des  argiles  et  des  grès  reposant  soit  sur  le  terrain  crétacé  
 des  Kai'pathes,  soit  sm^  les  thonschiefer,  micaschistes,  granites, 
   etc.,  et  renfermant  de  nombreux  dépôts  de  sel  gemme  
 (Slatina,  Okna,  Kimpina,  etc.),  que  d'ailleurs  M.  Boué  
 range  positivement  dans  le  terrain  tertiaire  moyen  \  en  
 faisant  observer  que  la Valachie  et  la  Bulgarie  ne  représentent  
 «  qu'un  golfe  de  l'ancienne  mer  tertiaire  qui  couvrait  
 une  si  grande  partie  des  rivages  de  la  mer  Noire,  en  Russie, 
   en  Asie  et  en  Turquie.  »  Toutefois,  les  dépôts  appartenant  
 au  miocène  inférieur  ne  s'étendent  guère  jusqu'à  la  
 mer  Noire,  puisque  la  région  littorale  de  la  Valachie  désignée  
 par  le  nom  de  Dobroudja,  ainsi  que  le  golfe  de  Varna  
 et  les parages  de  Balijik  n'olïrent,  en  fait  de  terrain  miocène,  
 que  des  assises  sarmates,  sans  que  l'on  puisse  constater,  
 même  au-dessous  de  ces  dernières,  un  autre  étage  miocène  
 quelconque,  les  assises  sarmates  n'ayant  dans  ces  localités  
 pour  base  directe  que  des  roches  beaucoup  plus  anciennes  
 (terrains  de  transition[?])'.  
 1.  La  Turquie  d'Europe,  v.  I,  p.  315.  
 2.  Voyez  E.  Suess,  SUzh.  d.  k.  k.  Acad.  d.  Wissensch.,  v.  LIV,  ann.  
 186(i.  p.  20.  La  Dobroudja  a  été  récemment  explorée  par  M.  F.  K.  Peters  
 qui  vient  de  publier  sur  cette  contrée  un  travail  fort  important  sous  le  titre  
 de  Grundliniemur  Geograpkie  itnd  Geologie  der  Dobrudscha.  Indépendamment  
 d'un  grand  nombre  de  faits  nouveaux,  tels  que  la  découverte  du  
 Lias  et  du  Trias  dans  cette  partie  des  provinces  danubiennes,  l'ouvrage  du  
 •