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C H A P I T R E VllJ.
D É P O T S LACUSTRES DU PLATEAU CENTRAL
BE LA LYCAONIE.
Matières détiiticiues pulvérulentes qui recouvrent la plaine déserte entro Konia et
Yoaniiar. - Traces d'un cantil naturel qui traversait le renflement formé par
les roches de transition, au milieu du grand bassin lacustre de la Lycaonie.-
Belles denudations que présentent les dépôts lacustres entre Oglan Khan et
Soultan Khan. -Marai s des parages de Soultan Khan, à travers lesquels percent
les calcaires lacustres, ainsi que les débris de voies romaines et d'architecture
antique. - Calcaire lacustre fossilifère d'Akseriiï. - Vastes marais de Bor et
de Kisserhissar. - Marnes de Kisserhissar reiifermant des fragments de trachyte,
associés à de nombreux organismes microscopiques lacustres. — Relations
intimes entre les marnes de Kisserhissar et les cendres volcaniques de la
plaine d'li;regli, renfermant également des organismes microscopiques lacustres.
- Calcaires lacustres d'in Yaïla non mélangés avec des produits volcaniques
mais juxtaposés à ces derniers. - Dépôts lacustres entre Konia et Karaman, et
entre Karaman et Boyalar. - Dépôts lacustres échelonnés le long de la lisière
septentrionale de rjimir Dagh. - Régions comprises entre Severek et le Pascha
Dagh. - Dépôts de sel du lac de Touz-Gueullu. - Analyse microscopique des
tufs volcaniques de Kaïsarié et de Sivas. - Conclusions qui résultent de ces
études en faveur de l'hypothèse d'après laquelle la majeure partie des tufs volcaniques
de l'Asie Mineure auront été formés dans un milieu lacustre, mais à des
époques très-différentes.
Afin de mieux apprécier le développement des dépôts
lacustres dans celle parlie du vaste bassin de la Lycaonie,
nous allons faire une coupe qui, sur une ligne d'environ
40 lieues dirigée du sud-ouest au nord-est, traversera ce bassin
dans toute sa largeur, en allant de Konia à Akseraï, par
Yoannar, Obroukiou et Soultan Khan.
L'espace, d'environ 12 lieues, compris entre Konia et la
longue série de renflements de terrains de transition (?), qui,
pour ainsi dire, divise le bassin lacustre de la Lycaonie en
deux portions, est une plaine parfaitement horizontale,
revêtue d'un sable calcaire blanchâtre, que soulève le moindre
souffle, et qui, échaufle par les rayons du soleil, donne fréquemment
lieu à des phénomènes de mirage, en faisant apparaître
tantôt une touffe isolée d'herbe comme un arbre gigantesque,
tantôt un troupeau de moutons comme un essaim
de cavaliers montés sur des coursiers blancs. Sur quelques
points fort rares, cette nappe pulvérulente laisse percer un
calcaire à faciès éminemment lacustre. Pendant l'été, toutes
ces surfaces arides n'oll'rent ni le moindre refuge, ni une
seule source pour étancher la soif; seulement on aperçoit
de temps à autre quelques cabanes vides, servant de station
hivernale aux bergers, ou bien un vase grossier rempli
d'eau saumâtre, que la charité musulmane place sur une
butte, comme rafraîchissement destiné aux pèlerins, et que
les habitants des villages limitrophes ont soin d'entretenir.
Ce n'est qu'après avoir cheminé pendant plus de 8 heures
depuis Konia, que l'on trouve un puits à côté d'un groupe
de cabanes construites en terre glaise et désigné par le nom
d'Yoannar. Ce misérable village est situé à une altitude de
1,048 mètres, au pied sud-ouest du Kafranbeli Dagh, l'un
des nombreux manielons dont se compose le vaste affleurement
d'un terrain beaucoup plus ancien (terrain de transition
[?]) qui surgit, sous forme d'un plateau ondulé et
diversement frangé, au milieu de la plaine lacustre\
Le long de la lisière sud-ouest de cette partie du pla-
'I. Voyez Terrains de Iransilion, p. CU.