m T I Ì H R A I X TIÎIlTIAlRli SUPÉRIEUR. C H A P I T R E VI. 295
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marnes schisteuses à couches verlicalement redressées, dans
lesquelles je découvris, non sans quelque surprise, des empreintes
de Limnées et de Paludines, découverte bien propre
à augmenter les embarras du géologue, qui, à défaut de
caractères paléontologiques, cherche à classer les sédiments
de ces contrées d'après des considérations stratigraphiques,
étant d'ailleurs habitué à y voir les dépôts lacustres pliocènes
caractérisés par une stratification horizontale, ce qui
pourrait le porter à croire que les marnes dont il s'agit
appartiennent à une époque plus ancienne ; toutefois, lorsqu'on
considère que ces dépôts lacustres à couches redressées
se rattachent intimement à d'autres dépôts également caractérisés
par des fossiles lacustres, mais horizontalement stratifiés,
on serait plutôt tenté d'admettre que cette discordance
stratigraphique n'est qu'une perturbation tout à fait
locale produite dans un terrain du même âge.
En effet, ce sont des dépôts horizontalement stratifiés
qui occupent la contrée comprise entre le versant sud-ouest
du Delikiitasch Dagh et de la plaine de Tonouz. Sur cet
espace, les empreintes de fossiles lacustres sont assez fréquentes
; on les voit non-seulement in situ, mais encore
dans les pierres employées à différents usages de construction,
ce qui est notamment le cas avec le beau pont (probablement
antique) qui, à 6 lieues à l'est de Tonouz,
traverse le Tchamourlou Sou, et dont les dalles, évidemment
fournies par les collines voisines, sont chamarrées d'empreintes
de Limnées, Paludines, Planorbes, Pupa, etc. De
plus, dans la contrée en question, l'âge des grès fiiables se
trouve parfaitement déterminé, car ces grès alternent quelquefois
avec les calcaires renfermant des fossiles lacustres.
Quant au sable marneux gris brunâtre (probablement
quaternaire) qui recouvre les rives et le lit du Tchamourlou
Sou, il est riche en Diatomacées et en détritus végétaux
ainsi que l'a constaté le professeur Ehrenberg, d'après les
échantillons recueillis par moi et que le savant micrographe
de Berlin caractérise de la manière suivante ' : « Les grains
de ce sable marneux sont plus ou moins roulés et donnent
une vive effervescence avec l'acide chlorhydrique, ce qui
prouve que plusieurs de ces grains consistent en carbonate
de chaux. A la suite de l'effervescence, on voit la masse se
désagréger, et il s'en sépare un grand nombre de particules
siliceuses, parmi lesquelles beaucoup de carapaces d'infusoires.
Gomme ces dernières appartiennent toutes à des
formes lacustres, il devient probable que le calcaire fait
également partie d'un dépôt d'eau douce. Il n'y a point de
fragments de roches volcaniques. »
Voici les formes organiques que M. Ehrenberg y a
constatées :
DIATOMACEES.
Aììiphora
Campylodiscus.
Cocconeis
Cocconema. ...
Eunolia
Goììiphronema.
Ilimantidium..
A'avmda
Pinnularia....
libyccij Ehrb.
clypeus, id.
placenlula, id.
lineala, id. (?)
lanceolata, id.
cislula, id.
gracile, id.
granulala, id.
gracile, id.
arcus, id.
oblusa, id.
sigma, id.
esox, id.
incpqualis, id.
1. Voyez Microgeologie, p. 37.
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