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giomérats, qui passenl insensiblement à des calcaires horizontalement
stratifié», caractérisés par un facies lacustre.
Ladik^ est situé sur l'une des collines de sable et d'argile
avec galets, échelonnées le long du versant septentrional des
hauteurs de terrain de transition (?) qui se dressent immédiatement
(au sud) derrière le village, et qui constituent
la lisière septentrionale de l'Emir Dagh, en sorte que les
dépôts de matières détritiques (sables, conglomérats, etc.)
si l'égulièrement alignés, entre Khadin Khan et Ladik, le
long de cette lisière, représentent évidemment les dépôts
littoraux du grand bassin lacustre de cette partie de la
Lycaonie; c'est la reproduction du même phénomène que
j'ai signalé (p. olG) dans la plaine située entre l'Émir
Dagh et le Soultan Dagh, ainsi que le long du versant méridional
de ce dernier (p. 319).
Maintenant, si nous avançons à travel's le gros bourrelet
de roches du terrain de transition que forme la réunion de
l'Emir Dagh avec le Soultan Dagh, et que nous coupions
ce bourrelet du nord-ouest au sud-est, en allant de Ladik à
Konia, nous verrons qu'à leur tour, les dépôts lacustres y
pénètrent en formant des bandes plus ou moins sinueuses,
de même que nous avons vu les roches du terrain de transition
(?) s'avancer en promontoires et en saillies au milieu
du domaine lacustre.
En efl'et, après avoir franchi une série de renflements
calcaires (de terrain de transition[?j) on se trouve dans une
contrée qui s'abaisse progressivement du nord-ouest au
sud-est, et où, à 2 lieues environ au sud-est de Sisnar, repa-
1. L'antique et célèbre Laodicea CaUicecmmiene, dont les niines oceupent
un espace très-considérable.
raissent les conglomérats horizontalement stratifiés; 2 kilomètres
plus loin, on descend par une gorge flanquée de
parois de conglomérats clans une plaine localement déprimée,
comme entre autres à l'endroit où se trouve Dokouz
Khan"-, mais qui continue jusqu'aux parages de Sillé, entouré
'1, L'édifice isolé et passablement ruineux désigné par le nom do Dokouz
Khan, est un de ces caravanserai souvent fabriqués avec des matériaux
empruntés aux monuments antiques (comme c'est probablement le
cas ici), qui n'offrent aux voyageurs que des murs nus et un plancher plus
ou .moins fèlé et sale ; mais ce qui rend cette localité fort intéressante pour
le naturaliste, c'est un ravin dont le fond est probablement occupé pondant
l'hiver par un ruisseau, tandis que pendant l'été, il est revêtu d'une luxuriante
végétation, remarquable non-seulement par le contraste qu'elle forme
avec la nudité de la contrée limitrophe, mais aussi par la rareté des espèces
qui viennent se réfugier dans cette singulière ; oasis phénomène que,
plus d'une fois déjà, j'eus l'occasion d'observer avec surprise dans certains
endroits de l'Asie Mineure, où les régions les plus arides sont précisément
celles qui, sur quelques points isolés et circonscrits, offrent le plus de
richesses végétales, comme si la nature, longtemps contrariée dans ses
mouvements eût voulu profiter des moindres opportunités pour s'épancher
avec abondance, en concentrant à tiire de compensation, ses dons les
plus précieux qu'elle ne distribue ailleurs qu'il de larges intervalles. Aussi,
lorsque, le '14 juin 1853, je me trouvais en ces lieux, je cueillis dans le
petit ravin do Dolcouz Khan (situé à une altitude d'environ '1,200 mètres
au sud-est de cet édifice et dirigé de l'est-sud-est à l'ouest-nord-ouest), un
grand nombre de plantes rares dont je ne mentionnerai ici que les espèces
suivantes: Leobordea genisloidesj l^nzl., Teucrium orientale, Schr.,
Lolus sulphureus, Boiss., Ebenus hirmla, Jaub. etSp., Anckusa aspera,
Boiss., n. sp. (V. ma Flore de l'Asie Mineure, v. 11, p. 92), SciUellaria
peciinala, Montbr. etAuch., Asperula slricla, Boiss., var. scabrida, id.,
Galium coronaíum, Sibth., var. lasioscarpimi, Boiss., Hypericum armeniim,
Jaub. et Sp., Cxphalaria syriaca, Schrad., Echinopliora Tourneforli,
Sp. Parmi ces plantes, qui toutes appartiennent à des types éminemment
orientaux, plusieurs sont exclusivement propres à l'Asie IMineure,
entre autres Anchusa aspera, que je n'ai trouvée que dans le ravin de
Dokouz Klian et sur le littoral de la Cilicie. A côté du Klian, au pied d'une
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