CHAPITRE PREMIER. 37o
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C H A P I T R E PREMIER.
DÉPOTS POST-TEBTIAIRES RENKEIIMANT DES DÉBRIS
ORGANinUES.
Région littorale entre Kilia et le cap Karabouronn. - Sables, marnes et grès
avec lignites et coquilles d'espèces vivantes. - Grès concrétionnés de Kilia
- Mouvements d'oscillation qu'ont éprouvés à une époque récente plusieurs
pomts littoraux de l'Asie Mineure. - Huîtres des collines de Meistos identiques
avec les espèces qui habitent aujourd'hui le détroit des Dardanelles - Zoue
I.ttorale de la Troade à DoUujn gaha. - Les régions inférieures du rocher
couronné par le château de Smyrne, émergées à une époque contemporaine de
celle de 1 h omme . - Cavernes à ossements fossiles des environs de Smyrne -
Plages soulevées sur les cotes de la Lycie, dans les parages de Merm'eridjé et
de 1 lie de Kakava; sur les côtes de la Pamphylie, entre Adalia et les ruines de
Perge ; et sur les côtes de la Cilicie, dans les parages de Tarsous. - Dépôts
du Saihoun et dn Djihan, contemporains de l'homme.
Nous commencerons l'élude des dépôts quaternaires de
l'Asie Mineure par la partie de la Thrace la plus voisine de
la cai)itale ottomane, savoir par la côte septentrionale comprise
entre Kilia et le cap Karabouroun\
Cette région littorale est limitée du côté sud par une
rangée de liauleurs situées à 5 liilomètres environ de la
côte, et dirigées en moyenne parallèlement à celle dernière.
L ' e s p a c e intermédiaire est en grande partie sillonné parles
nombreuses ramifications de ces hauteurs; en sorte qu'elles
1- V^oyez la carte géologiqtio rki Bosphore el ConsUmlinople, joinUau
I " volume de la Géologie de VAsie Mineure.
s'avancent jusqu'auprès de la mer, et n'en sont séparées
que par une plage de 500 mètres à 1 kilomèlre de largeur,
plage qui toutefois, dans son extension longitudinale, c'està
- d i r e de l'est à l'ouest, a un développement d'environ 30
kilomètres.
La contrée, dans les limites que je viens de tracer, est
assez accidentée en raison des hauteurs arrondies qui en occupent
la majeure partie ; de sorte que les surfaces parfaitement
unies se réduisent à celles du cordon littoral, dont
la nappe sablonneuse et aride contraste avec l'aspect généralement
verdoyant des collines limitrophes, et présente une
physionomie d'autant plus triste et désolée qu'elle est constamment
jonchée d'épaves et de détaris, soit qu'ils y soient
amenés par les courants des régions plus éloignées de la
mer Noire, soit qu'ils s'y trouvent déposés parles nomtareux
naufrages qui signalent chaque année cette côte inhospitalière,
où souvent, même par un temps assez calme, des
brouillards épais empêchent de découvrir l'entrée du Bosphore,
et font échouer les bcâtiments sur la plage.
Quant au régime hydrographique, il est réduit à de minces
filets d'une eau plus ou moins saumâtre, dont le lit est
presque complètement à sec pendant l'été.
Gomme la large bande de hauteurs qui bordent le littoral
depuis Kilia jusqu' à la proximité du cap Karataouroun
se termine vers la plage par des surfaces dénudées qui sont
autant de coupes propres à nous faire apprécier la composition
de ces hauteurs, nous allons longer la plage depuis
Yeni Kevi jusqu' à Kilia, en passant par Aghalchly et Yarasly,
points déjà situés dans le domaine même des hauteurs
dont il s'agit.
Lorsque de la colline qui porte Yeni Kevi on descend