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20Í T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR. .
les divergences slratigraphiqaes qui se présentent entre les
uns et les autres, dans les premiers les couches étant horizontales
et dans les derniers plus ou moins fortement redressées.
Les considérations paléontologiques qu'ils développent à cet
elïet les portent à admettre que les dépôts lacustres de la
Lycie sont contemporains de ceux de l'île de Kos, et, par
conséquent, de même que ceux-ci, antérieurs aux dépôts
marins de la période pliocène récente'. Il en résulterait que
les dépôts lacustres de la Lycie ont dû s'effectuer à une
époque intermédiaire entre la formation des terrains miocènes
de la Touraine et de Bordeaux (terrains probablement
contemporains des dépôts tertiaires moyens de la Lycie) et
la formation des dépôts de la Sicile et de Rhodes, qui se
rapportent à l'époque pliocène récente. 11 s'ensuivrait également
que les dépôts lacustres de la Lycie sont postérieurs
à ceux de Smyrne et, qu'en un mot, leur âge peut
être déterminé avec beaucoup de vraisemblance comme
correspondant cà l'époque subapennine oupUocène ancienne.
11.
Avant de quitter la Lycie pour nous rapprocher du littoral
du golfe d'Adalia, je dirai quelques mots sur les dépôts
lacustres situés entre ïefenu et Kemer, et qui, ainsi que je
l'ai fait observer (p. 201 ), se rattachent probablement à
ceux du bassin du Gerenis Tchaï, dont ils sont à peine séparés
par les massifs serpentineux d'Ogian Dagh.
Lorsque de Tefenu on se dirige vers le village de Ke-
1. Loc. cit., p. 179,
C H A P I T R E 111. 203
mer, on traverse d'abord la plaine arrosée par le ruisseau
qui débouche dans le lac de Kermelu% plaine dont les galets
et les dépôts incohérents sont probablement quaternaires;
cependant, à mesure que l'on s'avance, ces dépôts
présentent un si grand nombre de fragments calcaires caractérisés
par des Planorbes et des Limnées, qu'il est évident
que l'on touche au terrain qui les a fournis et qui, dans le
voisinage immédiat de Tefenu, se trouve masqué par l'enveloppe
diluvienne. Quoi qu'il en soit, il n'en est pas moins
certain que les dépôts qui composent la région comprise
entre Alikul et Aktcheuren et arrosée en partie par le
Gebren Tchaï sont évidemment d'origine lacustre, peut-être
plus récents que les dépôts lacustres de la Lycie.
Entre Alikul et Kemer, la contrée est de plus en plus
hérissée de hauteurs à contours hardis, séparées les unes
des autres par des ravins profonds et formant un véritable
chaos de pyramides, pics ou plateaux allongés qui masquent
complètement la vue des montagnes limitrophes.
Toutes ces masses d'abord nues, miiis qui, dans les parages
de Kemer, se revêtent de taillis de genévriers, sont plus ou
moins horizontalement stratifiées et composées de sable
jaune ou rougeâtre avec ou sans galets, de grès bleuâtre,
blanchâtre ou rougeâtre, de mai'ne blanche ou bleue feuilletée,
enfin de calcaire jaunâtre, dont les variétés blanches
et friables renferment seules des fossiles, parmi lesquels je
recueillis les trois espèces suivantes de Planorbe :
Planorbis submarginalus, Fiscli^
— Goussardianus, Noul.
— Ludovici, Noul.
1. Polit lac s i luéàcàl é du village de ce nom au nord-est-nord de Tefenu.
2. Voyez l'aléonlologie de l'Asie Mineure, p. 337, pl. vi, fig. M.