Hill T l i U K A I N TKK'riAlUE SUPÉRlEUIi.
ceuse. Au reste ces deux genres d'assises passent fréquemnient
les unes aux autres, car on voit les galets et fragments
divers reliés par une pâte fossilifère augmenter
graduellement en nombre el quelquefois en grosseur; en
sorte qu'à mesure que l'on remonte de bas en liaut, la
pâte en disparaît complètement, pour ne laisser qu'un amas
incohérent de galets et de substances fragmentaires, ou
bien, quand elle subsiste, elle perd toute trace organique.
Ce sont les conglomérats et brèches de cette dernière
espèce (c est-à-dire non fossilifères) qui dominent dans les
environs immédiats de Denizlu, dont l'altitude esL de
kiO mètres.
En se rendant de Denizlu à Pambouk Kalessi, les
marnes blanches reparaissent et forment des masses considérables
profondément ravinées; cependant elles se trouvent
souvent tellement confondues avec des dépôts tout à
fait superficiels et évidemment encore plus récents, qu'il
devient fort difficile de les distinguer de ces derniers. Par
contre, on voit le long d'un petit ruisseau qui se jette dans
le Tchourouk Sou {Lycus des anciens) percer de dessous les
marnes et conglomérats (aralo-caspiens[?]) à couches horizontales,
d'autres mai'nes divisées en plaques et feuillets
plus ou moins fortement redressés; or ces affleurements
représentent sans doute un terrain plus ancien, peut-être
celui (terrain tertiaire inférieur [?] terrrain crétacé[?]) dont
est composé le bord septentrional de cette partie de la vallée
du Méandre, bord qui se i-attache au versant noi"d-est du
Baba Dagh.
Les marnes blanches horizontalement stratifiées (terrain
aralo-caspien[?]) continuent à se montrer çà et là dans les
parages des ruines de Laodicée (Lataki) et de Hiérapolis
C H A P I T R E PREMIER. 161
(Pambouk Kalessi), où cependant elles se trouvent le plus
souvent masquées soit par le diluvium, soit par les produits
aussi nombreux que variés des eaux thermales de
Pambouk Kalessi. D'un autre côté, les dépôts aralo-caspiens
de Denizlu ne s'étendent dans la direction de Baba
Dagh que jusqu'aux sources du Gueukbounar Sou oii ils sont
remplacés par des calcaires cristallins que je range provisoirement
dans les terrains de transition ^ cependant des
dépôts très-analogues à ceux de Denizlu et de Saraïkoï
reparaissent au sud de la gorge élevée que l'on traverse
pour se rendre de Denizlu à Karayuk Bazar, car on aperçoit
des lambeaux de conglomérats dans les parages de Tchoukour
Koï, à une altitude d'environ d,200 mètres; ce qui
ferait supposer que dans cette partie de l'Asie Mineure un
soulèvement considérable a du avoir lieu postérieurement
aux dépôts aralo-caspiens, puisqu'il est peu probable que
les eaux qui ont efl'ectué ces dépôts se soient jamais
élevées à cette hauteur.
Il résulte de la coupe que nous venons de terminer en
traversant la vallée du Méandre depuis Aïdin jusqu'à
Denizlu, que, eu égard aux relations intimes entre les
dépôts fossilifères et ceux qui ne le sont pas, il devient fort
difficile de les séparer les uns des autres et de ne pas les
ranger tous dans l'époque aralo-caspienne, en sorte que
c'est à cette époque que se rapporteraient non-seulement les
calcaires, conglomérats et brèches plus ou moins fossilifères
situés à l'extrémité orientale de la vallée du Méandre
(parages de Saraïkoï), mais encore tous ces vastes dépôts
de calcaires, marnes, grès et sables non fossilifères éche-
I, Voyez Terrains de iransMon, p. 440,
m. 11