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-114 T E R R A I N TERTIAIRE MOYEN.
RÉSÜMÉ. -Ilo
dépôts de Chypre et ceux de la côte cilicienne, et d'une
autre part, le rôle saillant que jouent dans cette île des roches
éruptives d'une nature dillerente de celle qui les caractérise
en Asie Mineure, on est naturellement amené à admettre que
puisque les éruptions serpentineuses ont pu affecter le terrain
miocène de Chypre sans atteindre celui de la côte cilicienne,
il devient vraisemblable que les sédiments miocènes
de l'île de Chypre sont antérieurs à ceux de la côte cilicienne '.
VI. C'est pendant l'époque miocène que se sont probablement
formés la majorité des dépôts de sel gemme si
abondants en Asie Mineure. Les considérations favorables
à celte hypothèse sont .suggérées par le gisement de ces
dépôts ainsi que par la manière dont les substances salines
sont répandues dans les roches qui les contiennent. En
etfet, nous avons vu {Terrain tertiaire inférieur, p. 270)
que dans plusieurs endroits et entre autres à Baglabaget à
Tchayan Koï, les dépôts de sel forment des masses non stratifiées
reposant sur les grès rouges à couches fortement
redressées et qui, selon toute vraisemblance, font partie
da terrain tertiaire inférieur; nous avons également vu
(p. 105) que dans la vallée du Mouschlou Sou (Pont), ce
sont les calcaires renfermant un fossile caractéristique pour
l'époque miocène qui sont imprégnés de sel, à l'instar des
calcaires également miocènes de Volterra, en Toscane'. C'est
1. Par une erreur typographique fort regrettable et qui mallieureusement
n'a pas été signalée dans les Errata de mon -1" volume de la Géologie
de l'Asie Mineure, il y est dit p. 469 : « au reste à quelques rares
exceptions près, et notamment en Lycie où, dans les parages deKliarzoun,
les serpentines sont probablement ««íeriezíres aux dépôts miocènes, etc. » ;
dñil postérieui'es qu'il faut lire.
%. En supposant que les salines de l'Asie Mineure sont du même age
encore probablement au même âge que se rapportent les
massifs assez considérables de gypse qui, comme dans les
parages de Tchyknys (p. 108), sans renfermer de fossiles,
s'élèvent au milieu d'une contrée jonchée de coralliaires miocènes.
Il est vrai qu'il faudra encore de longues études
avant que l'on parvienne à déterminer l'âge des nombreux
dépôts gypseux de l'Asie Mineure, souvent plus ou moins
intimement associés aux dépôts de sel gemme; cependant
les considérations susmentionnées rendent très-probable que
la plupart de ces derniers appartiennent à l'époque miocène
et par conséquent aune époque très-rapprochée, sinon
contemporaine, de celle à laquelle se rapportent les fameuses
salines de Wieliczka, que les travaux récents de
M. le D-' A. E. Reuss ont éclairées d'un jour nouveau'.
que celles de Volterra, les deux localités offriraient entre elles encore cette
autre analogie, qu'en Arménie de même que dans la Toscane, le sel se
trouve disséminé dans la roche calcaire sans y former des dépôts concentrés
ou locaux, cette circonstance a donné lieu dans les deux pays à un mode
semblable d'exploitation; car à Volterra comme en Arménie, le sel est extrait
simplement à l'aide d'eau saturée do cette substance et soumise ensuite
au procédé d'évaporation.
'1. Il y a déjà quelque temps que les géologues polonais, et entre autres
M. Zejszner (voyez Comptes rendus hebd. de l'Acad. des sciences de
Paris, t. LVI, p. 934), avaient rangé dans le terrain miocène les marnes
salifères, les gypses et les sables si largement développés dans la panie
supérieure de la Vistule,notamment près de Cracovie, ainsi qu'à Wieliczka;
mais c'est à M. le professeur A.-E. Reuss que revient le mérite d'avoir
étudié cette importante question dans toute son élendue et d'en avoir précisé
la portée. Ainsi, le savant paléontologiste de Vienne nous apprend
(.lalirb. derli. k. geol. Reic/ismisl., àm. 1866, t. XVI, p. 436) que sur
les 250 espèces fossiles recueillies soit dans le sel même de Wieliczka,
soit dans l'argile qui l'accompagne, 80 pour 100 sont identiques avec les
espèces des assises supérieures marines du Tegel du bassin de Vienne, et
que, de plus, il en est de môme dos espèces contenues dans les dépôts do