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blancs, sableux ou crayeux, horizontalement stratifiés, et
alternant quelquefois avec un calcaire blanc, marneux, compacte.
Cette dernière variété de calcaire ne renferme guère
de fossiles, mais ils se manifestent dans les variétés crayeuses
ou friables, quoique en général les restes organiques soient
comparativement peu nombreux dans la contrée comprise
entre Kascli Koï et Selefké \
Ce n'est qu'après six heures de marche très-pénible,
depuis Kasch Koï, que l'on descend dans la magnifique
plaine de Selefké, au bout de laquelle on voit scintiller la
nappe azurée de la mer. Quoique dans cette partie inférieure
de son cours le Gueuk Sou coule sur une surface horizontale,
ses eaux n'en continuent pas moins à se mouvoir
avec rapidité, tant est puissante l'impulsion qui leur a été
donnée dans les hautes régions où se trouvent les sources de
la rivière.
Les calcaires qui composent les surfaces inclinées par
C H A P I T R E II.
lesquelles on descend dans la plaine de Selefké, sont chamarrés
de grosses huîtres, malheureusement plus ou moins
écrasées ou soudées avec la roche, en sorte que je ne suis
pas parvenu à en détacher un individu quelconque susceptible
d'une détermination spécifique. Cependant çà et là ces
Ostracées se trouvent associées à d'autres fossiles parfaitement
déterminables, parmi lesquels figurent les suivants :
Fusus Pusdd, Aiidrz.
Conus Dii'jardini, Desli.
Pleur 0 lo ma.. asperulala, Lmk.
— monilis, Brocc.
— iiilerrupUtj Brocc.
— intermedia^ Brocc.
VoliUa rarispina, Lmk.
Cerilkium... subpUcalum, d'Orb.
Turrilella.. . lurris, Bast.
Bulla sulìUgnaria, d'Orb.
Lucina siibconcenlrica, d'Orb.
Venus muUilamellaj Lmk.
•I. Ce modeste village occupe évidemment la place de la célèbre Seleucia,
ainsi que l'indiquent non-seulement son nom moderne, mais encore les
nombreuses traces de Iravaux anciens disséminées tout autour du village,
•le ne crois pas que celte intéressante iocalitéaitété convenablement étndiée
par un arcliéologue spécial ; dans tous les cas, elle ne figurerait que parmi
les innombrables localités encore non explorées que renferme cette partie
delà Cilicie pétrée, où bien des découvertes attendent les savants qui seraient
placés dans des conditions assez favorables pour étudier non-seulement les
ti-ésors répandus surla surface du sol, mais encore ceux qui ont été enfouis
sous les immenses dépôts de détritus accumulés par tant de siècles.
En effet, quand on considère la facilité avec laquelle la moindre excursion
archéologique en Asie mineure y fait découvrir les plus importantes
ruines, puisqu'une tournée de quelques semaines en Lycie avait suffi à
ÌMM. Forbes, Spratt et Daniel pour nous y faire connaî tre une vingtaine de
cités antiques, on ne peut s'empêcher de contempler d'avance tous les trésors
que l'on retirera un jour de l'intérieur du sol classique de l'Asie Mineure,
lorsque dans les recherches archéologiques on y appliquera les
procédés de fouille pratiqués avec un si remarquable succès, même dans
nos cités européennes sur lesquelles depuis tant d'années tous les savants
du monde avaient concentré leurs eflbrts en profitant des immenses ressources
de la civilisation moderne unies à la coopération des gouvernements.
Ainsi, après que les antiquités de Rome semblaient avoir dit leur
dernier mot, ne voilà-t-il pas que, grâce à l'initiative de l'empereur des
Français, le mont Palatin est à la veille de nous livrer le secret des demeures
les plus somptueuses des Césars, ensevelies depuis tant de siècles
sous d'épaisses couches de détritus que M. le [¡rofesseur Kosa, digne interprète
des intentions du souverain français, fait chaque jour disparaître de
plus en plus. Si de tels résultats sont obtenus par des fouilles exécutées
dans l'enceinte restreinte d'une seule colline romaine, que ne devrait-on
espérer d'une région aussi vaste que l'empire français tout entier, région
littéralement pavée de ruines, dont plusieurs bien autrement anciennes que
les ruines les plus vénérables de la Cilé elernelle.
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