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C H A P I T R E PREMIER.
D É P Ô T S MARINS OU D'EAU SAUMATRE A FACIES
A R A L O - C A S P I E X .
Existence probable des dépôts a,-alo-caspiens sur la rive européenne du Bosphore.
- Calcaire de steppe des environs de Sinope. - Conglomérats et sables
entre Tu-é et Aidin. - Dépôts détritiques, calcaires et marnes entre Aïdin et
Arpas Kale. - Fossiles à faciès aralo-caspien des parages de Sarai Koï - Relations
intimes entre les dépôts fossilifères et les dépôts non fossilifères de la
vallée du Méandre. - Brèches et conglomérats des parages de Denizlu. - Développement
probable des dépôts à facies aralo - caspieu dans la vallée dn
Méandre. - Dépôt à Cardimn ovatum dans la vallée de Melikscherif, eu
Arménie.
On ne connaît pour le moment en Asie Mineure que
quatre localités susceptibles d'être rapportées, à l'aide de
caractères paléontologiques, aux dépôts marins ou d'eau
saumàtre post-miocènes, et notamment à des dépôts offrant
une certaine analogie avec le calcaire de steppe que les autmirs
du magnifique ouvrage sur la géologie de la Russie
d'Europe rangent dans le terrain tertiaire supérieur ^
Parmi ces localités disséminées sur de vastes espaces,
l'une se trouve en dehors de la péninsule anatolique proprement
dite, mais cependant sur la lisière même qui sépare
I. Voyez The Geology of Russia in Europe, v. I, p. 296-31 I.
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cette dernière du continent européen, savoii', sur le littoral
occidental du Bosphore où, à 1 kilomètre environ à l'ouest
de Fanaraki, dans le lit desséché d'un ruisseau qui traverse
une polite vallée, j'ai recueilli plusieurs fragments de calcaire
grisâtre renfermant des moules et des empreintes de
Modiola marginata, Eichw., Cardium protractum, id. (C. obsolelum,
id.), et Cardium gracile, Pusch. {C. plicalum,
Eichw.), fossiles très-fréquents dans le terrain aralo-caspien
et même dans les assises sarmates pour lesquelles la 3Iodiol,a
marginata est une forme caractéristique. Malheureusement
je n'ai pas été à même de constater la roche in situ, à moins
qu'elle ne figure sur les rives du Bosphore qu'à l'état fragmentaire,
en faisant partie des conglomérats assez répandus
dans les parages limitrophes, notamment entre Yaiiikoï et
le fort de Kilia, oii des dépôts de matières détritiques associées
à des grès jaunâtres composent des collines qui
longent la mer jusqu'à 1 kilomètre à l'est de Kilia. Or, si
telle était la provenance des fragments calcaires, ils ne
suffiraient guère pour démontrer la présence du terrain
aralo-caspien sur le Bosphore même, mais indiqueraient
seulement que des dépôts de cet âge existent dans la proximité
du célèbre détroit, d'où les conglomérats (probablement
quaternaires) ont pu recevoir plusieurs de leurs
éléments constitutifs. D'un autre côté, les dépôts aralocaspiens
seraient acquis au Bosphore, du moment où l'on
parviendrait à découvrir les calcaires fossilifères in situ dans
le voisinage des lieux où je les ai recueillis. C'est une
question importante, qui sans doute ne tardera pas à être
tranchée par mes successeurs, à l'attention desquels je ne
saurais trop la recommander.