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limitrophes de Tebris, sur plusieurs points de la vallée du
Kizil Uzun, dans les célèbres Pxjloe Caspioe nommées aujourd'hui
défilé de Serdar (au sud-est de Teheran) etc., ne
sont que la reproduction de phénomènes analogues indiqués
par M. Abich dans les provinces caucasiennes (Nahitchivan,
Kulpé, Khagisman, etc.) ; de même il est vraisemblable que
c'est encore au terrain miocène inférieur que se rapportent
les marnes calcaires salifères dont sont composées tant les
hauteurs qui bordent au nord le grand désert salé de
Deschti Kawir, que ce désert lui-même^ lequel occupe une
bonne partie de la Perse centrale en s'avançant jusqu'aux
parages limitrophes du golfe Persique, golfe qui d'ailleurs
se trouverait sur un autre point, dans le voisinage immédiat
des dépôts miocènes probablement du même âge que ceux
caractérisés dans le Caucase et dans certaines parties de
l'Asie Mineure, par les gypses, les grès rouges et le sel
gemme. En effet, quoique le peu que nous connaissons de
la composition géologique des deux grands bassins du Tigre
et de l'Euphrate ne nous permette guère d'y constater
d'une manière positive l'existence de dépôts miocènes,
cependant les indications assez vagues de M. Ainswoith
sont de nature à faire supposer que tel est probablement
l'âge des dépôts de grès et de gypses qu'il y signale sur
plusieurs points, sans que pour cela nous soyons autorisés
à admettre leur présence sur le littoral même du golfe Persique,
littoral dont peut-être les dépôts miocènes sont séparés
par une bande plus ou moins large de terrain tertiaire
inférieur; car les observations de M. Loftus (voyez Terrain
tertiaire inférieur, p. ¿62) prouvent que les marnes, grès
•1. Grewinglc, Ibid.. p. 112.
m
• M
RÉSUMÉ. 131
et calcaires salifères de la Perse méridionale n'appartiennent
pas toujours au terrain miocène, mais quelquefois aux étages
supérieurs du groupe nummalitique ; de même que dans la
Syrie, il est des dépôts de sel gemme qui remontent à un
âge encore plus ancien, puisque ceux de Djebel-Usdome,
situés non loin du rivage méridional de la mer Morte, sont
rangés par Louis Lartet dans le terrain crétacé \
D'un autre côté, il est probable que les dépôts miocènes
de Beyrouth correspondent à ceux de l'île de Chypre,
comme aussi ces derniers trouveraient peut-être leurs équivalents
enÉgypte, où, d'après Figari-Bey, le terrain miocène
serait assez développé et caractérisé par un grand nombre
de fossiles% parmi lesquels (en supposant irréprochables les
déterminations du savant italien), plusieurs espèces se trouveraient
représentées en Asie Mineure, telles que Arca diluvii,
Lmli., Cardium hians et muUicostaium, Pecien benedictus
et scabrellus, Ostrea crassissima, etc. Toutefois,
d'après M. Newbold, la majorité des dépôts de marnes
calcaires, gypseux et salifères de l'Egypte appartiendrait
au terrain pliocène .
Le Caucase, la Perse, la Syrie, l'île de Chypre et
l'Egypte sont les seules contrées dont les dépôts miocènes
se rattachent plus ou moins directement à ceux des régions
méridionales et orientales de l'Asie Mineure. Plus à l'est,
nos connaissances relatives à ce terrain s'évanouissent presque
complètement, et ce n'est que dans les Indes, dans les
célèbres Sawalik Hills que le terrain miocène surgit de nouveau,
mais sous une forme parfaitement inconnue à l'Asie
1. ml. Soc. gèni. Fr., série, I. XXII, p. 719.
2. Studii scient, sull' Egitto, elc., v. I, p. 139.
3. Vovez d'Archiac, Ilisi. des progr. de la géoL, t. II, p. 998-1003.