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T E R R A I N TERTIAIRE MOYEN.
valoir de nombreuses et impoitanfes considérations tant,
botaniques que zoologiques, pour démontrer qu'à l'époque
des dépôts lignitifères miocènes, l'Europe se trouvait réunie
non-seulement à l'Afrique, mais encore à l'Amérique % à
l'Australie et à l'Océanie, c'est-à-dire à toutes les parties
du monde connu aujourd'liui % et qu'ainsi la fin de l'époque
fossiles essenlicllement africaines*. Le caractère africain de ces fossiles
aussi bien ([ue la parfaite identité de l'horizon qu'ils occupent (au-dessous
d e l'étage des llippurites; en Afrique et dans les contrées susmentionnées
d e l'Italie, portent M. Coquand à admet t r e que les déiiôts crétacés de l'Atlas
(province de Constanline et région de Tunis) se prolongeaient jadis jusqu'à
la Sicile et les Calabres. D'ailleurs, ainsi que le fail observer Sir Charles
Lyell [The Geol. Evicl. oflha Anl. of Man, p. -176), mf-me aujourd'hui , bien
que détachée du continent africain, la Sicile semble encore en faire partie,
eu égard non-seulement à sa proximité, puisque entre iMarsala et le cap
Bone la distance est de moins de 30 lieues, mais aussi à la faible profondeur
d e la mer qui les sépare, et dont le fond est composé d'une succession de
plateaux placés seulement à 43-54 mètres au-dessous de la surface de la
mer, en sorte que pour rétablir la jonction entre la Sicile et le continent
africain, on n'aurait guère besoin d'émersions plus considérables que celles
qui ont eu lieu à une époque contemporaine de l'homme sur plusieurs
points de la Méditerranée, et entre autres dans une contrée peu éloignée
d e la Sicile, dans l'île de la Sardaigne, oii le comte Albert de la Marmora a
constaté des plages renfermant des huîtres et des produi t s de l'industi'ie
humaine, soulevés à une hauteur de 70-98 mètres au-dessus du niveau
d e la mer.
1. M. Marcou [Bull. Soc. géol. Fr., t' série, t. XXIV, p. 2S0) croit
pouvoir revendiquer la jonc t ion entre l'Europe et l 'Amér ique en faveur d'une
époque bien plus ancienne, notamment de l'époque permienne [Dyas de
M. Marcou.
2. Ces considérat ions se trouvent résumées dans une intéressante bro-
• Parmi ces huîtres il en est une ; Ostrea Owen'cgi, non acceptée par M. Kuntli, qui,
dans une note publiée dans le Zcitec/i. d. Gesellsch. f. Erdk. zu Berlin, w. I, p. 319, déclare
que c'est une Exogyra et non une Ostrea, et que par conséquent le nom spécifique à'Owerveyi
'ioit êire changé, parce qu'il avait déjà été donné par Leopold de Buch à une autre
! d'Esogyia.
R É S U M É .
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miocène représentait la plus large expansion continentale
que la surface de notre globe ait jamais possédée, expansion
qui se maintint sur plusieurs points jusqu'à l'époque quaternaire^
. . , r • •
D'un autre côté, la réunion du continent afncam avec
la péninsule hellénique étant très-vraisemblable, eu égard
c h n r e publiée en .866 par MM. F. Unger etO. Schm.dt, sousle titre : Da.
Alipr der lUemchheit imd das Paradies.
d é c o u v e r t e faite par MM. G. Bush et H. Falconer ( Q - ; - -
of l,e aeol 6'oc., v. XXI, part., iv, p. 364) dans les cavernes du littoral de
S Î^t^rÏo sements de carnivores essentiellement africains, prouve qu a
u e 1 rapprochée de la nôtre, le détroit qui séparé le littoral espa-
I d e r e ui l'Afrique n'existait pas encore, puisqu'il n'aurait pu e re
^ ^ ce s animaux. D'un autre côté Sir H. de la Beche et Sir Char es
T e (¿0« c^í P 279), ont fait valoir les considérations qui permettent
S L Ï : ; Înlnt une partie de l'époque q u ent a d û r é u n i i l 'An g l e t e r r e , r i r l a n d e , le n o r d dae t elar n aF.r.a nucne , va1s toeu ecsoti Udi u
Danemark et le sud de la Suède. De même, dans un travail sur le c -
Z e s ossifères de l'île de Malte (publie dans le Q. an. Journ. of ^
l o i soc., V. XKIU, p. "283), le capi taine T.-A.-B, Spratt, a présenté des
L ^ d e r a t ^ n s très-ingenieuses tendant ii démontrer Çl - -^P«; ; ; ;
récente l'Italie, la Sicile et Malte, formaient un continent, .ep le de celui
'A ;ique (c^tes de Tunis et de Trqiolis) seulement par des bras de mer
s z étroits et assez peu profonds, pour avoir pu être franchis par les
espèces d'hippopotames et d'éléphants, dont les débr i s se trouvent aujourd
£ i dans les L e r n e s des ties de Malte et de la Sicile, cavernes parmi
lesquelles celles de Malte renferment un curieux éléphant nain, nomme p r
le D- Falconer : Elephas meUtensis. Enfin, en faisant ressortir dans a
contree traversée par le cours inférieur du fleuve Amour, la presence (le
plusieurs espèces végétales identiques avec celles du nord du nouv a
L n d e , mais qui manquent complètement à toutes les autres parties de la
Sibérie: orientale, M. Regel [TerU. flor. uss^.., dans les ^fe,no^res d
l'icad imp. des sciences de Saint-Pélersbourg. 7« serie) pense que celte
c u r i e u s e anomalie ne peut s'expliquer qu'en admettant que, a une epoque
assez récente, la région susmentionnée du continent asiatique se trouvait
r é u n i e au continent américain correspondant à cette region.
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