Soudjouk-Kalé ; avant de commencer l’expédition,
le général Wiliaminof fit paraître une
adresse ou proclamation aux Tcherkesses, où
on leur proposait de se réndre à la Russie et
d obéir au traite d Andrinople.' La réponse
qui fut faite au général et qui se trouve aussi
dans la Gazette d’Augsbourg, à la suite de la
proclamation, si elle est vraie, est une preuve
du jésuitisme de l’Angleterre, qui a voulu se soumettre
la Circassie en dépit des Russes.
Cette année on perdit beaucoup d’officiers
dans un défilé : le général qui commandait le
corps d expédition, averti du danger qu’il y avait
de s’y avancer, ne voulut pas croire à des raisons
de prudence, et n’eut pas fait cent pas dans
le défilé qu’il fut atteint d’un coup de balle ; je
n’ose plus reculer maintenant, clit-il', et le corps
d’armée forçant le passage, se fit jour après lu i...
Mais les Tcherkesses tuèrent une vingtaine d’officiers
; car ils dédaignent de tirer sur des simples
soldats et ne visent que sur leurs chefs qu’ils
reconnaissent fort bien ; cependant les officiers
cherchent maintenant à se distinguer le moins
que possible des simples soldats par leur mise
et par leurs chevaux.
Tel est le résultat des dernières opérations qui
se firent par terre.
Du côté de la mer, tout devoit coïncider avec
ces plans, et la Russie mit en mer une flottille
capable d’exécuter ses projets ; deux croisières
furent établies, le long de la côté, l’une à Ghé-
lindjik, l’autre à Soukoum-tialé. La première
devait avoir principalement l’oeil sur la cote jusqu’à
Gagra, et de Soukoum-Kalé on devait veiller
sur l’Abkhazie.
On fit défense à tous vaisseaux étrangers d’aborder
la côte de la Circassie, défense qui fut
présentée comme mesure sanitaire. Ce blocus
fut publié et chacun devait en avoir connaissance.
. . C’était le seul moyen de couper toutes
ressources aux Tcherkesses.
Le résultat de "cet embargo mis sur toute la
côte de la Çircassie fut, en i 832, la confiscation
de sept vaisseaux turcs qui furent menés à
Théodosie et à Kertche, où on les vendit avec
leur chargement. Les équipages, consistant en
i 5o hommes, furent mis en liberté. Le produit
de la vente des prises appartient aux Vaisseaux
qui s’en sont emparés.
O11 dira que les Turcs ont droit de se plaindre
de l’injustice d’une pareille confiscation; on aura
tort. Quand la Russie a mis l’embargo sur ce
pays , elle s’est empressée d’en donner connaissance
au gouvernement turc, et le sultan, sentant
très bien qu’il avait cédé à la Russie tous ses
droits, défendit sévèrement à tous ses sujets de
faire le commerce avec les Tcherkesses. Les pachas
ont renouvelé ces ordres à plusieurs repri