la souiller avec des maips ensaqglan„
tées et homicides.
« Ils ont chez eux de puissantes coupes d’or de
3° ° ^ 500 ducats et d’autres d’argent dans
lesquelles ils boivent en grande cérémonie, au nom
deDieu, des saints, de parents, d’amis morts, faisant
commémoration de quelque aelion distinguée
ou d un fait notable, par de grandes révérences
comme dans un sacrifice, et la tête toujours découverte
pour montrer plus d’humilité (1).
« Ils dorment avec leur cotte de maille sous
l f tête pour oreiller, et leurs armes à leur côté
pfxur n être pas surpris à l’improviste : leurs lits
sont des peaux remplies de fleurs de roseaux.
« i ls on t p o u r opinion que p e rson n e n e d o it
ê tre rép u té n o b le d on t on ait connaissance qu’il
n e I ait pas été dans un temps, quand bien même
il serait ro i. Ils v eu len t que le gentilhomme ne
sache fa ire n i c om p te , n i n é g o c e , sinon p o u r
v en d re son b u t in , disant que l ’affaire d ’un n ob le
est de g o u v e rn e r les peuples , de les d é fen d re ,
d a lle r à la chasse et a u x e x e r c ic e s militaires.
8 louent hautement la libéralité et donnent
facilement tout ce qu’ils possèdent,excepté leurs
qhevaux. et leurs armes. Et chaque fois qu’ils
( i ) Ceci rappelle les coupes d’or qui jouaient un si grand
rôle dans les cérémonies des héros d’Homère. Iliade
eh. IX, I , 167.
mettent un habit neuf ou une chemise de soie
cramoisie, ce serait une grande honte pour eux
s’ils ne les donnaient pas aussitôt de bon gré au
premier qui les leur demande ; aussitôt la prière
faite, ils s’en dessaisissent pour revêtir la pauvre
dépouille, souvent sale et déchirée du demandeur
: c’est pourquoi les nobles sont presque
toujours plus mal vêtus que les autres, à l’exception
des bottes, des armes et du cheval, qui ne
se donne jamais, et qui est leur principal luxe.
Quelquefois un noble donne loUt ce qu’il a pour
un cheval, tant il le regarde Comme une chose
précieuse.
« S’ils trouvent de l’or ou de l ’argent dans
leur butin ,• ou s’ils en obtiennent d’une autre
manière, ils en font faire à l’instant de ces
grands vases dont j ’ai parlé, ou ils l’emploient
à en orner leurs selles ou leurs armes, parce que
ces métaux n’ont pas cours chez eux : ceux qui
habitent le bord de la mer sont plus avisés au
commerce.
« Ils se battent journellement contre les Tar-
tares qui les entourent de tous les côtés. Ils passent
même quelquefois le Bosphore sur la glace,
pour aller piller ceux de la Chersonèse Taurique ;
Un petit nombre d’entre eux chasse toute une
armée de ceux-là, parce qu’ils sont mieux armés
, plus agiles et plus braves.
« Les Tartares supportent mieux toute es