et lès quatre rois qui les gouvernent sont nommés
par l’empereur.
Appien, qui écrivait à peu près à la même
époque, se sert bien encore des noms d’Akhéèns
et d’Héniokhes; mais c’est pour se transporter
au temps de Mithridate dont il écrit l’histoire ;
après lui ces noms disparaissent entièrement.
En 455 } les Chroniques géorgiennes disent
qde Vakhtang Gourgaslan reconquit laMingrélie
ët l’Abkhasie, qui avaient été déchirés de la
Géorgie par les Grees, et qu’il soumit aussi la
province de Patehanghi, l’Abala d’aujourd’hui.,
Procope, né en 629, est un exemple des erreurs
dans lesquelles un auteur qui écrit sans
critique et sans connaître le terrain, peut tomber
quand il veut combiner ce qu’il a compilé
dans les anciens avec les notions du jour. PrO-
cope parle en détail de l’Abkhasie, des peuplés
qui l’habitent, de leurs relations avec l’èmpire
-grec sous Justinien ; on ne peut rien lire de plus
exact*, le secrétaire de Bélisairé, quiavaiteuFoe-
casiOn, sans doute, de voir les rapports officiels
que les officiers de Justinien envoyaient à la
coür, en parle avec une parfaite connaissance de
cause, et dépeint les localités quisont le théâtre
de la guerre en Abkhasie, avec une rare vérité.
Après les Abasghi , il place lés Zeckhis sur le
prolongement de la côte, vers le Bosphore. Telle
est la géographie d’alors. Puis trouvant dans ses
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anciens auteurs et vraisemblablement dans Ar-
rien qu’il consulte et compile souvent, le nom
des Saghides (1), dont les Zeckhis et les Abasghi
s avaient de son temps masque le nom, ne
sachant où les placer, il les rejette au-delà des
Zeckhis, et y place Sébastopolis et Pythius, qu’il
a déjà nommées parmi les places des Abasgàis.
Aucune étincelle historique ne perce sur les
Tçherkesses à travers les 7e, 8e et 9® siècles.
Ce n’est qu’au 10e siècle que nous voyons un
monarque puissant, Constantin Porpbyrogénete,
avoir l’heureuse idée de nous laisser un monument
de son règne , plus précieux pour nous
qu’un arcade-triomphe, c’est son livre de l’administration
de l’empire, écrit par son fils. Ce tableau
si vrai, nous prouve que de son temps,
comme du temps de Procope, l’on ne connaissait
de la côte de la Circassie que deux grands peuples,
les Zikhes et les Abasghis, derrière lesquels
il place la Papaghia, la Kasakhia et l’Alania. Sauf
les Alains, tous ces peuples sont tçherkesses (2).
(1) Il paraît qu’il y a chez Amen et chez Pline corruption
de texte, et qu'il faut lire comme Procope, Saghides
au lieu de Sanighes ; car cette ancienne tribu tcherkesse
existe encore aujourd hui où la placent Arrien et Pline,
sous le nom de Sakhi.
(2) Les Alains sont les Ossctes des nos jours, les Ass ou
Iass du moyen-âge : les Ossètes s’appellent eux-mêmes Ir,
ou Irones, et leur pays Ironistan.