est entourée d’une haute muraille à laquelle est
adossé le logement de l’archimandrite.
L ’intérieur du temple est assez simple, et recouvert
de peintures d’un style peu élégant, ternies
par le temps.
La façade extérieure du choeur est construite
à la géorgienne avec un assez grand luxe d’arabesques
et de méandres sculptés sur la corniche
et sur les cadres des fenêtres (1).
La partie curieuse de cet édifice est la chapelle
dont j ’ai fait mention plus haut, et qu’on a
accolée à la droite de l’église. Les murailles ne
sont qu’une marqueterie bizarre de débris de
sculptures et d’architecture de plusieurs styles.
Ce sont des façons d’arcades imitées avec des
chapiteaux corinthiens, composites, byzantins,
des tronçons de colonnes de toutes formes,
adaptés ensemble tant bien que mal; quelques-
unes de ces colonnes ont la base travaillée à huit
pans et reposent sur des hauts piédestaux cisélés
en doucine. Aux chapiteaux grecs d’assez bon
gout sont mêlés de grossiers chapiteaux avec
une croix sur chaque face. Presque tous ces débris
sont en marbre brouillé de bleu et de blanc,
ou en marbre blanc rubanné de bleu ; de ce
nombre sont deux grandes plaques de six pieds
( i) Voy. Atlas, 3esérie, architecture, pl. 19.
et demi de long sur trois et demi de large qui
ont servi à quelque autel, de belles pièces de larmiers
ornées de croix; tandis que quantité d’autres
morceaux travaillés à la géorgienne, avec
des rosettes, des arabesques, des méandres, etc.,
sont en pierre blanche crayeuse. Tous ces débris
entassés pêle-mêle, je les ai trouvés exactement
les mêmes que ceux que j ’ai remarqués au maître
autel et dans un vestibule de l’église de Pit-
zounda. On voit qu’ils sont de la même main, et
qu’ils peuvent avoir appartenu au même temple
(1).
J’ai donné aussi plus haut la traduction de
l’inscription de cette chapelle qui se lit sur la
porte, dans le vestibule. Le père et la mère de
VamekDadian sont effectivement ensevelis dans
ce sanctuaire, qu’il avait voulu ériger en leur
bon souvenir. Depuis lors presque tous les princes
Dadians sont venus trouver leur dernier
asile dans cette église. Le Dadian actuel y a
aussi fait enterrer quelques officiers russes de sa
connaissance.
La porte d’entrée de la cour de l’églisè est
surmontée du clocher, où l’on me montra l’un
(1) Voy. plus haut p. 76 et 229. L’église de la Kkopi est
du pr? siècle, rat lé Dàdian Ghiorghi dont il est fait mention
dans Tiiisbriptiori ; ci-dessus, mourut en 1384, et
son fils.Vamek,'fondateur delà chapelle,en i 3g6.