cause du nom de Strobilus que donne Arrien à
cette partie de la chaîne ; arpofiiAoç signifie un
corps torse ou tordu comme une vis (1).
En avant de ces deux derniers groupes s’ouvre
la haute vallée de la Markoula, qui débouche
dans la plaine et entre dans la mer à vingt et
quelques verst au-delà du cap Iskouriah.
La gorge de la Galazga est encore plus à Test;
le cap Iskouriah masque l’extrémité de toute
cette côte vers la Mingrélie.
Telle est l’esquisse du grand tableau qui se
présentait devant nous en face de l’extrémité du
cap Kodor.
Je vais revenir sur quelques détails importants
de cette partie de l’Abkhasie.
Dioscourias.
Il paraît que tout le delta qu’arrose la Kodor,
séparée en trois bras comme le Nil, est un produit
des alluvions de cette rivière. Le bord de
cette plaine, baignée par la mer, est découpé en
plusieurs lambeaux qui sont autant de promontoires
: les principaux sont les caps Kodor et Is-
kouriah.
Le nom que porte le second trahit une localisé
célèbre, et nous ne devons pas être loin de l’em-
(O Arrien, Périplus ad Adrianum, Genevæ 1077. Arrien
▼oyait le Strobilus de Dioscourias.
placement qu’occupait cette antique Dioscourias,
métropole des colonies grecques de l’Abkhasie.
En effet, à peine a-t-on doublé le cap Iskouriah
qu’une petite anse qui se dessine au sud-est nous
permet d’approcher la place quelle occupait.
Ses ruines sont a l’embouchure de la petite
ri viere qu’on appelle Iskouriah, Tskouzamêli
ou Marmar.
En traitant de l’origine des Tcherkesses, j ’ai
déjà anticipe sur l’histoire de la fondation de
Dioscourias et des autres colonies grecques au
milieu des Héniokhes. Dans le mythe des Argonautes,
il faut voir plus qu’une fable, il y a un
fait historique, politique pour base. Il est fort
probable que les Hellènes, Varègues ou Normands
de ces temps-là, montés sur des galères
tcherkesses, allaient faire des excursions lointaines
pour piller les côtes, pour pirater (1).
Comme les Normands, en apprenant à connaître
un magnifique pays* ils durent avoir le désir de
s y fixer, et que ce soit plus tôt ou plus tard,
respectant le mythe tel qu’il est, puisqu’il n’y a
pas contradiction nous regarderons les Tynda-
rides comme les fondateurs de Dioscourias, et
les Hcnioklies comme ceux d’Héraclée, de Phasis
(1 ) Lisez attentivement l’Odyssée, et voyez plus haut,
tableau de Tcherkesses.