panis; mais il est probable que le principal de
ces embranchements était celui qui se dirigeait
par Arkhandoukof sur la vallée du Podkoumok,
qu’elle atteignait au-dessus de Bargoussan (1),
grande ville dont les ruines remplissent la vallée
du Podkoumok. Sa forteresse, située sur la
plate-forme d’un rocher de grès vert isolé, avait
près d’un verst de long : on y montait par deux
ou trois escaliers taillés dans le roc vif; le principal
était fermé par une porte pratiquée dans la
fente même du rocher. Le sommet est couvert
de décombres, de ruines presque effacées d’habitations
, d’ossements, etc., point de grandes
ruines. On y a fait quelques.fouilles, et on y a
trouvé différents objets, entre autres de petites
croix en cuivre. Quoique la forteresse fût
bien défendue par la nature, on avait entouré le
pied du rocher d’un rempart destiné à défendre
ceux qui allaient puiser l’eau de quelques sources
qui jaillissent au pied du rocher.
La tradition des habitants du pays du temps de
Pallas supposait que ce fort isolé avait servi de refuge
à des Francs ou Européens (2). Cette tradi-
(1) Pallas lui donne le nom de Bourg-Oussan ; voyez la
vignette 8, t. I, p. 374, de son Voyage dans les contrées
mérid. de la Russie, etc. Bouzgoussant, carte Khatofj
Bourgoustan, carte de l’Etat-Major.
(a) Pallas, l. c. 375.
tion cadre avec celle que j ’ai rapportée plus haut
en faisant l’histoire des Tcherkesses (1).
Treize verst au-dessous de Bargoussan, toujours
en descendant la vallée du Podkoumok, la
route atteignait un rempart qui fermait la vallée
au-dessous de la réunion de cette rivière avec le
Narzan et le Kokourt qui viennent de Kesla-
vodsk. Ce rempart, qui remontait sur les rives
élevées de la droite du Narzan jusqu’auprès des
célèbres sources acidulées, défendait les abords
de cette fontaine des géants, le côté de l’ennemi
étant tourné vers la steppe.
En dedans durampart, quelques tumulus, des
grottes nombreuses taillées dans les bancs de
grès chlorité qui encaissent à l’est la vallée du
Podkoumok formant des suites de deux à trois
appartements, nous mettent derechef sur les
traces de Strabon, qui place ici une nation tro"
glodytique ayant du pain en abondance (2).
Au-delà du rempart, les traces d’une ancienne
population sont encore fréquentes jusqu’en face
(1) Voy. p. 53 et suiv.
(2) Voici le texte de Strabon : « En descendant le versan t
septentrional du Caucase (à partir de Dioscourias), la
pente est plus douce que l’autre, et elle se confond bientôt
avec les campagnes des Siraus. On y trouve certains Troglodytes
qui habitent, à cause du froid, c^ans des cavernes.
Déjà ces gens ont aussi du pain en abondance. » Page 486.
éd. Basil.