vastation, dans les vallées reculées ; d’autres ont
été restaurées d’après le plan primitif, et il reste
encore assez de ces vieux monuments pour juger
de l’architecture ancienne de la Géorgie.
La tradition et la chronique géorgienne de
VaklitangV, attribuent à Vakhtang Gourgaslan
la vieille église de Métékhi ou de la rupture,
dont les murs noirs et sans ornements dominent
la nouvelle forteresse ou prison d’état de Tiflis.
Elle serait de la fin du cinquième siècle; mais
on peut douter de la véracité de la tradition,
au moins pour la coupole qui est postérieure
au onzième siècle.
La même chronique attribue à Gouram Kou-
ropalate, qui régna à la fin du sixième siècle,
l’église de Djvaris Monastéri, sur le sommet
méridional des monts Koukhethi : il est très probable
qu’elle a été reconstruite.
Le monument le plus authentique que je puisse
citer, pour appuyer mon assertion sur l’origine
arménienne de l’architecture en Géorgie, est
l’église du monastère de Sion, près d’Atêni, antérieure
à l’année 998, puisqu’elle fut bâtie par
Bagrat II, dont le nom se trouve dans une inscription
géorgienne, taillée dans la muraille
extérieure. Cette église est une copie exacte,
mais corrigée de l’église de Saint—Ripsimé à
Vagharchabad, et je ne m’étonnai pas de cette
ressemblance, quand je vis le nom de l’architecte
Boghos, arménien, qui a voulu aussi perpétuer
son nom dans une inscription écrite en
superbes lettres arméniennes, au-dessus de
l’inscription géorgienne du roi.
Les Géorgiens ne copièrent cependant pas
toujours les Arméniens : on trouve çà et là, dans
les vallées les plus reculées du Caucase, ou dans
les plus anciennes villes de la Géorgie, des églises
dont la forme est tout-à-fait originale, et qui forment
une branche a part de monuments. Ge sont
de petites églises avec de simples frontons au
levant et au couchant ; point de coupoles ; pour
tout ornement dans le champ des frontons, dans
une ou plusieurs niches en plein cintre, des
groupes de figures grossièrement sculptées, etc.
Je crois que c’est ce que l’architecture sacrée
offre de plus ancien en Géorgie. L ’église de
Rouissy, celle de Lomissa, celle de Galiert chez
les Ingouches, sont des modèles de ce style.
La régénération du royaume de Karthli et
d’Abkhasie, en donnant à la Géorgie une littérature,
lui donna aussi une architecture.
Bagrat III fonda la cathédrale de Koutaïs, et
Bagrat IV l’acheva. Bagrat en épousant Hélène,
fille de l’empereur romain Argyre, obtint de son
beau-père des architectes et des ouvriers pour terminer
son église. Commencée par des architectes
géorgiens, terminée par des grecs, le style de cet
édifice se ressentit du style arménien et du style