suites ordinaires de ces maladies dans ces climats.
Plusieurs fois ses douleurs interrompirent
notre conversation.
Plus tard j ’ai retrouvé M. K. à Tiflis, où il a
été fait bas-officier; en i 835 il assista aux expéditions
de Ghélindjik et fut enfin promu au grade
d officier.
En retournant à bord on me montra les ruines
du monastère de Iolagu, bâti au bord de la mer
a quelques centaines de pas à droite de l’embouchure
de la Pchandra. L’église, qui était petite,
mais joliment construite dans le style byzantin,
en pierres de taille de mélaphyre bleu et vert
reposait sur un rocher de conglomérat, élevé
de huit pieds au-dessus du niveau de la
mer, qui vient quelquefois heurter contre ses
flancs. Un tremblement de terre qui ébranla
Bambor le 28 juin i 833, à huit heures et demi
du soir, et qui se fit sentir sur le vaisseau de
transport le Révénitil, fendit aussi les pierres du
monastère de Iolagu.
Le paysage de Bambor, si beau qu’il est vu de
terre, ne se présente dans toute sa pompe et
dans toute son immensité que de la mer. C’est
de la que par une belle journée claire on peut
pénétrer à la fois des yeux dans ces trois grands
écouloirs ou portiques naturels, par lesquels la
Mitchichetché, la Khipsta et la Baklanka s’échappent
pour porter le tribut du Caucase à fa
mer (1),
La gorge de la Mitchichetché, la plus étroite
a son thalveg couvert de sombres forêts, et la
partie supérieure de ses flancs déchirée et ravi—
neuse. La rivière, échappée de cette étroite prison,
s’égare avec complaisance dans cette belle
plaine de Bambor, entre quelques légères ondulations
du terrain. Ses rives sont bordées d’arbres
sous lesquels se cachent plusieurs villages
abkhases de la tribu des Bsoubbes ; les principaux
sontPaptchi, Batcha, Tchabaloukva,Sandrinisse,
tous sur la rive gauche, excepté Tchabaloukva
qui s’étend sur les deux rives. Sous un petit affluent
de gauche, paraissent Echekha et Toup-
tara.
Là où cessent les collines sablonneuses qui
bordent la mer depuis Pitzounda, l’on distingue
son embouchure tout au fond de la rade de
Bambor. C’était jadis un des principaux marchés
de l’Abkhasie ; on le trouve marqué sur la carte
d’Alexandre, roi d’Iméreth, sous le nom de port
des Abazes ; dans celle de Chardin, sous celui de
Portus Abcassorum. C’est le Cavo de Buxo, le
Port du Buis de toutes les cartes du moyen-âge,
nom qui lui fut donné à juste titre à cause du
grand commerce qu’il s’y faisait de cet article. Ce