amadou et sa pierre à fusil, un couteau dans un
etui ou pétchak de Baktchésérai , un bourse à
tabac et enfin une petite boîte joliment travaillée
en argent sulfuré, ou il met la graisse dont il
omt ses balles pour les faire mieux glisser. Il
porte a la main la petite fourchette composée de
deux baguettes légères sur laquelle il appuie
son iusil pour tirer.
Telle est l’armure de presque tous les peuples
eu Caucase; les cottes-de-mailles, les casques en
acier, les brassards et les gantelets du même
métal (i), si fréquents jadis dans les Kabardahs,
sont très rares parmi les tribus tcherkesses de
1 ouest. Le Tcherkesse, pour bonnet, porte une
espèce de calotte qu’il nomme pakho, bordée
d une large bande de pelisse à longs poils qui
lui pendent sur le front. Le bonnet phrygien
tel qu’on le trouve représenté avec son capuchon
et ses deux bouts pendants, plus ou moins longs,
dans les monuments et sur les vases étrusques
de 1 antique Panticapée, s’est conservé principalement
chez les Ouboukhes, les Sakhas, les Ab-
khazes. Les Turcs l’appellent bachelik, les Ab-
khazes ghétaph. On a vu une tribu des Ogores,
distinguée par le sobriquet de Tchornykalpak,
bonnet noir, parce qu’ils portaient ce bachelik
( i ) Voy. Pallas, Voyage dans le midi de la Russie,
atlas. Voy. aussi mon atlas, 31'série, pl. 26.
de couleur noire. Les Lithuaniensl’ontporte jusqu’à
nos jours, mais sans bouts pendants et tel
exactement qu’il est représenté 4e série, pl. 24,
fig. 1 (1).
Poür compléter le costume tcherkesse, j ajouterai
le manteau de feutre qu’il porte en voyage,
et qui n’est rien autre que la chlamyde des anciens.
Son nom tcherkesse est djako / il est aussi
d’usage chez toutes les peuplades caucasiennes
et arméniennes sous les noms de bourca, ja -
poundji, etc.
Habillement et portrait des femmes.
Les femmes tcherkesses rivalisent en beauté
avec les Géorgiennes, sans qu’on puisse se décider
pour les unes ou pour les autres. Taitbout,
qui a mieux vu que moi les premières, dit que
leur tête est allongée, et que leurs traits sont
communément grands et réguliers (2) ; leurs
yeux, la plupart noirs, sont brillants et bien fendus,
et elles les regardent comme une de leurs
plus puissantes armes. Les sourcils sont bien
marqués ; elles ont le teint olivâtre.
Les jeunes filles portent de très bonne heure,
(1) Gamba, Voy. 1, 91 , dit que le bachelik est en usage
parmi tous les matelots de la Méditerranée, et surtout
parmi les Grecs de l’Archipel.
(2) Palias fait le même portrait', I , p. 433.