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 ceinture en  cuir,  cousu sur la peau;  les filles nobles  
 1 attachent avec des agrafes d’argent.  Ce corset  
 leur serre tellement la taille, qu’il n’y   a pas de  
 femmes  qui  l’aient plus mince ;  il comprime aussi  
 le  buste  de  façon  à  en  empêcher  tout  le  développement. 
   Les jeunes  tcherkesses  non mariées  
 ont  toutes  la  poitrine  (gorge)  plate  et  frappent  
 sous ce rapport. Ce n’est que le jour de leur mariage  
 que leur  époux a le  droit de découdre leur  
 corset avec la pointe de son poignard. Pour conserver  
 cette  taille  svelte  qui  est  un  apanage  de  
 la beauté  chez  les  Tcherkesses,  on nourrit  très  
 mal les  jeunes  filles ;  on ne  leur  donne  que  du  
 lait,  des  gateaux,  de  la pâte  de millet. 
 Si  les  femmes  doivent  avoir  la  taille  mince  
 au-dessus des hanches, il faut que le bas du corps  
 soit gros,  le ventre saillant,  ce qui nous paraîtrait  
 une difformité. 
 Elles  laissent  pendre,  comme  les  Tatares  
 leurs cheveux liés en  tresses ;  leur  costume consiste  
 en une chemise qu’elles nouent avec un cordon, 
  et en larges pantalons,  que  né masque pas la  
 robe de dessus, ou antéri,  agrafée par la ceinture. 
 Les jeunes  filles  ne prennent  le  costume  des  
 femmes  mariées  qu’après  leurs  premières  couches  
 ;  elles commencent alors à se couvrir la tête  
 d un linge blanc, qui,  serré sans plis  sur le front,  
 s’attache  sous  le menton. 
 —   —» 
 M.  Taitbout de Marigny ne  fait pas l’éloge de  
 leur  démarche  qui  lui  a  paru  lente  et nonchalante  
 ;  mais  ici  je  crois  que  nous  ne jugerions  
 que par des  exceptions.  Il  leur  a  trouvé  de l’esprit  
 ;  leur  imagination  est  vive,  susceptible  de  
 grandes passions; aimant la gloire et s’enorgueillissant  
 de  celle  que  leurs maris acquièrent  dans 
 les  combats. 
 Les jeunes filles  apprennent chez leurs  ataliks  
 à broder, à tisser des galons,  à coudre des robes,  
 à  tresser  des  corbeilles,  des  nattes  de paille et  
 autres ouvrages agréables  de  leur sexe. Elles  ne  
 sont  point  séquestrées  comme  dans  l’orient;  
 elles participent  au contraire aux mêmes  diver—  
 tissements  que  les jeunes  garçons ;  elles ne  sont  
 ni gênées,  ni timides ;  elles  servent  les étrangers  
 qui arrivent  chez  leurs parents. 
 Leurs  danses ne  diffèrent  guère de  celles  de  
 toutes les peuplades  caucasiennes ;  les danseurs  
 s’étudient à  faire  toutes  sortes  de pas et d’entrechats, 
   comme les Cosaques qui tiennent peut-être  
 leur danse  favorite  des  Tcherkesses.  Leur musique  
 est  un  violon  à  trois  cordes, un  flageolet  et  
 un  tambour de basque,  comme  chez  les Tatares  
 Nogaïs ;  ce  qui ne  forme  pas une  harmonie  des  
 plus agréables. 
 Les Tcherkesses ont aussi des troubadours ou  
 romanciers,  kikoakoa,  respectés  de  tous  les  
 partis et même des voleurs.  Leur instrument est