de la baie, au lieu de se jeter immédiatement
dans la mer, forme le petit lac de Chéssétouko
au fond de la baie, dont il n’est séparé que par
une petite langue de terre.
A gauche vers la pointe du cap, les Turcs cons-
trmsirent, on ne sait à queUe époque, unfort,
aujourd’hui ruiné et abandonné. Les courtines
de ce -vieux chateau carré, flanqué de quatre bastions,
«!»! tles murs son t en briques, peuvent avoir
100 toises de longueur. On y reconnaît la main
qui dirigea la construction des forts de Soukoumi
(^e ^>0^en *578. Il parait que récemment
es Turcs ont voulu y faire des changements, à
voir la grande quantité de chaux non employée
qui est restée dans le fort (1).
A droite de la baie, vers l’embouchure du
ruisseau Zimissé, se trouvait en. 183a le bazar
de ce nom, qui consistait en une cinquantaine
de maisons, que les Russes brûlèrent au mois
d’août de la même année; car c’était un des
principaux marchés entre les Tcherkesses et les
Turcs qui apportaient aux premiers du sel et de
la poudre, en échange d’esclaves et d’autres
produits du pays.
C’est précisément ici que le Vixen vint
aborder pour braver la Russie, en soutenant
(1) L aoule de Soudjouk-Kalé devait être de ce côté-là
selon la carte du général Khalof.
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les Tcherkesses par des munitions de guerre.
A l’opposite de la forteresse, vers le rivage, se
voient les traces nombreuses d’une grande ville,
où l’on trouve en fouillant une quantité de monnaies
grecques et romaines. Un vieux Russe, qui
avait été prisonnier pendant près de vingt ans
chez les Tcherkesses et que je vis à Ghélindjik, ne
pouvait assez vanter les merveilles et les richesses
qui y sont enfouies. Il nous parlait de tumu-
lus dans lesquels les Tcherkesses prétendaient
avoir vu des cercueils (sarcophages), remplis
d’or et de pierreries.
Ce sont des fables sans doute ; mais cela n’empêche
pas de regretter que nous ayons si peu
de notions sur cette localité, qui, d’après ce que
m’a ditM. Tausch, paraît avoir été jadis une cité
très importante. Jusqu’à présent on a été très
embarrassé pour savoir à quels noms de l’antiquité
ces ruines et la belle baie qui en était le
port répondaient.
Voici ce qu’il m’a paru. Ayant travaillé spécialement
la Géographie du Caucase, je renvoie
à cet ouvrage des détails d’archéologie qui ne
peuvent trouver place ici ; mais voici quels sont
les résultats de mes recherches.
Soudjouk-Kalé et sa baie sont le limène et le
bourg de Bata de Strabon (1), le Patous de Scy-
( t) Strabo, ed. Basil., p. 477-