duit la Voulan repliée avant d’entrer dans la
mer.
La plaine basse boisée, résultat des attérisse-
ments de la riviere, encaisse d’un côté ce bassin
et le sépare de la mer.
Sur la rive droite, s’étend sur des collines ra-'
pides et boisées, l’aoule de Voulan.
Une partie des Tcberkesses s’étaient logés sur
la hauteur ; les autres, réunis autour du fond du
bassin, voulaient défendre de près les trois vaisseaux
turcs qui y étaient amarrés, et qu’ils avaient
fait entrer en débarrassant la barre de sable.
Pour la première fois, ils avaient entre leurs
mains un petit canon d’une livre que les Turcs
leur avaient vendu. Fiers dé cette acquisition
ils n’eurent rien de plus pressé que de s’en servir
par simple bravade, pour apprendre aux
Russes qu’ils avaient aussi de l’artillerie.
Ces pauvres Tcherkesses payèrent cher leur
rodomontade.... Les Russes accourent dans la
direction du bruit : les uns repoussent les Tcher-
kesses-Chapsoughes, qui se défendent bravement,
et les autres jettent des torches allumées sur les
vaisseaux qui sont bientôt la proie des flammes,
et sans donner aux ennemis le temps de reprendre
contenance, ils se retirent' tous rapidement,
emmenant, comme trophée, le petit canon
des Chapsoughes. C’est ainsi qu’unepoignée d’une
centaine de Russes déterminés, brava les Tcherkesses
trois fois plus nombreux, et sut accomplir,
sans presque aucune perte, les ordres qu’on
lui avait donnés.
Le 11 mai i 833, les Russes y brûlèrent derechef
deux vaisseaux, sous le commandement
de Romanovitch.
Djuyga, Djouhoubou, la vieille Lazica d’Arrien, la ville
de Tasos de Ptolémée, l’Alba Ziehia des Génois.
De Voulan vers l’aoule de Ziche, à l’embouchure
de laDouchette (1), les couches de schiste,
d’abord horizontales, deviennent verticales, faisant
presque face à la mer. Près de Ziche, elles
reprennent l’horizontalité.
La population qui habite la côte augmenté
considérablement en approchant de Djouhoubou.
Tout est enclos, champs, cadres de forêts;
c’est un jardin anglais perpétuel de toute fraîcheur.
La petite rivière de Douchette arrive à la mer
par une jolie petite gorge à gauche de l’aoule de
Ziche, placé avec ses champs sur la hauteur. De
la mer on ne voit pas de maisons; elles; sont
cachées sous les arbres.
A peu de distance de Ziche s’ouvre une vallée
( 1) Peut-être est-ce le P. d’Zurzuchi de P. Vessconte, le
Pi d’Sirsacho de Gr. Benincasa, le Porto de Susaco de
Fréduce d’Ancone, etc.