vage. Le jour était superbe ; l’équipage reposait
tranquillement ; les officiers faisaient leur méridienne,
se fiant à une ancre qu’ils avaient jetée
sur un fond très incliné. Un coup de vent arracha
cette ancre ; il fut si subit et si violent que
déjà le vaisseau de ses flancs battait le rivage
avant qu’on eut pu prendre la moindre mesure
de sûreté. J’adopte ici la légende la plus favorable
pour expliquer ce naufrage. L’équipage,
composé de trente-huit hommes, fut sauvé ; les
matelots se laissèrent couler le long d’une corde
du vaisseau jusqu’au rivage ; quant au corps du
bâtiment, il fut fracassé en mille pièces en un
clin d’oeil et l’on en sauva à peine quelques
débris. „
J’ai dit que de l’extrémité du cap de Pitzounda
jusqu’au fond de la baie, la côte était sablonneuse,
peu élevée, et que le bord de la mer suivait
un plan très incliné qui rendait l’encrage
très difficile.
Du fond de la baie, en se dirigeant au S. S. E.
jusqu’à l’embouchure de la Mitchichetché, la
baie est enclose par des falaises basses, tertiaires
sans doute, de sable jaune déposé par couches
inclinées (1); elles sont coupées de ravins qui s’ou-
vrent entre les falaises que les vagues battent et
rongent continuellement. Ce sont les extrémités
du groupe de collines qui, comme je l’ai dit, séparent
la plaine de la Kotoche d’avec celle de
Bambor ; on les voit se prolonger bien loin dans
le pays sans former de hauteurs élevées de plus
de deux à quatre cents pieds. Une belle verdure
distingue les forêts de hêtres, de charmes, etc.,
qui les recouvrent.
Plaine de Lekhné ou de Bambor.
A l’est de ces collines, commence une belle
plaine large de i 5 verst, qui aborde la mer sans
aucun escarpement. Elle n’est que très légèrement
ondulée. L ’éminence la plus élevée qui en
coupe la surface est celle de Lekhné.
Un conglomérat, hé par un ciment calcaire
et marneux, recouvre cette plaine jusqu’à la
mer; il perce à travers le gazon quand la glaise
jaune qui le masque disparaît. Les éminences
sont aussi composées de ce conglomérat ; on le
voit à Lekhné, et on peut le suivre jusqu’au pied
des montagnes.
Sur cette plaine magnifique se développe,
malgré le fond du sol, la plus vigoureuse végétation;
car la glaise qui recouvre le conglomérat,
a eu le temps de se fertiliser.
Je débarquai à la zavode de Pchandra, et je
fus en admiration en face de ees hêtres centenaires
dont le tronc, droit eomme un pin et sans