des brillants intérieurs d’un harem la consolent.
Un frère a aussi le droit de vendre sa soeur
quand ils n’ont plus de parents; un mari Tend
de même sa femme devenue coupable d’adultère.
Mais un Tcherkesse ne vend pas un autre
Tcherkesse; il craint la loi du sang, de la vengeance
qui serait aussi sévère pour lui que pour
un meurtre . j ai même dit qu’un prince ne pouvait
pas vendre son serf, à moins que comme
punition de sa félonie, et sur un jugement porté
par une assemblée nationale.
Un Tcherkesse n’a ce droit que sur son esclave
et son prisonnier : mais il ne les vend pas toujours.
On aime les Russes, parce qu’on remarque
quds sont industrieux, laborieux; aussi un
Tcherkesse, qui sait fort bien apprécier ces qua-
iites-la, n’est point cruel envers eux, dès qu’il
remarque leur bonne volonté; au contraire dans
son propre intérêt, il traite son prisonnier avec
douceur, se prive même de ses habits pour les
ui donner, afin de l’engager à rester, surtout il
cherche à le marier, supposant qu’une femme et
des enfants le retiendront bien plus facilement
que tout autre lien; il a encore un autre but dans
ces mariages : comme les enfants qui en naissent
sont aussi ses esclaves, c’est une richesse pour
lui dont il peut disposer, et il le fait sans scrupule;
car le sort de ces enfants de prisonniers,
dès qu’ils sont beaux, bienfaits, est d’être enlevés
par leur maître qui les fait élever ailleurs, pour
les vendre ensuite aux Turcs, et ces pauvres
malheureux sont le fond principal de ce commerce.
Nous retrouverons plus bas cet usage
barbare répandu aussi chez les Abkhazes ; les
Mingréliens et les Gouriéliens le feraient bien encore
si la Russie n’y avait mis bon ordre par ses
mesures sévères.
Une chose à laquelle les Tcherkesses veillent
sévèrement, c’est à ce que leurs esclaves et leurs
prisonniers n’aient jamais d’armes.
Législation.
Les lois de la chevalerie tcherkesse, comme
l’appelle Pallas (1), se basent sur trois principes
fondamentaux: l’exercice de l’hospitalité, le respect
pour les vieillards et le droit de la vengeance.
J’ai déjà rapporté ce que Intériano disait de
cette hospitalité tcherkesse de son temps, au
commencement du 16e siècle; rien n’a changé
depuis lors et l’inviolabilité de l’hospitalité est
toujours la même ; l’hôte défend son hôte au
péril de ses jours et de ceux des siens ; il ne le
laisse pas partir sans lui donner une escorte à
cheval, ni sans le confier à ses alliés; et le meurtre
de la personne à qui l’on a donné l’hospitalité
(1) Pallas, Voyage dans les contrées mérid., etc., 1 ,440.