les murs (le Soukoum blanchissent le bord de
la mer.
Adroite de la forteresse commence à se montrer
bien distinctement toujours sur le second
plan, le Tekhe, l’un de ces énormes escarpements
calcaires, qui caractérisent ce versant du
Caucase. Ses flancs sont nus; sa cime est boisée.
Ce haut bastion qui sépare la Baslata de la
Kelassour, est le pilier de gauche qui ferme l’entrée
de la vallée de la Kelassour. L ’autre pilier
de l’écluse, le Na, lui est à peu près semblable.
On peut pénétrer au sein de ses pentes sinueuses
et boisées, jusqu’au pied du groupe superbe des
cimes B, d’où partent les sources du grand Zé-
lenteliouk, que j’ai décrites plus haut (1). Ce
groupe est déjà plus élevé que l’Ochetène, et dépasse
11,000 pieds.
Le pied de ces grands escarpements est comme
festonné par la traînée de collines basses et bien
boisées qui longent le rivage à Soukoum, a Kélas-
sour et qui, de là s’écartant de la mer, va se confondre
avec le pied des montagnes. LaKélassour
y trouve une issue auprès des ruines de Dandara.
La Kodor s’échappant du pied du Maroukh,
traverse la belle vallée de Tsébelda, et débouche
aussi à travers un escarpement calcaire pour
serpenter ensuite sous les ombrages frais de ces
collines basses. Elle n’atteint qu’à sept verst du
rivage la plaine qui porte son nom, et qu’elle arrose
partagée en plusieurs bras, dont le principal
débouche vers la pointe même du cap
Kodor.
Le Maroukh diffère par sa forme du groupe B
deis sources du grand Zélentchouk ; ses cimes ne
sont pas hérissées de pointés ; leur forme est plus
arrondie ; sont-ce des porphyres ou des granités
? La roche a une couleur grise. Le Maroukh
est en grande partie couvert de neige, et il a l’air
encore plus élevé que le groupe précédent.
Le groupe D entre les sources de la Kodor et
de la Markoula a derechef l’air déchiré, hérissé,
pyramidal, tandis que le groupe E, qui le sépare
du Djoumantau, paraît par grandes masses prismatiques
noires, dont les têtes sont cachées sous
une coupole épaisse de neige. Je lui ai retrouvé
une ressemblance avec le Mont-Blanc. C’est sans
doute, après le Djoumantau (F) , la cime la plus
élevée de cette partie de la chaîne dü Caucase,
et elle dépasse 12,000 pieds.
Le Djoumantau, la pierre de l’angle, ne diffère
guère du groupe E par sa nature. Toute sa
longue cime, qui a l’air d’un toit, est resplendissante
de glaciers : elle est placée au milieu de
deux longs rangs de pointes de rochers (Felsen-
kamm), entre lesquelles sont de petits amas de
neige. Cette forme et ces dentelures ont pu être
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