l’ombre desquels croissent une multitude de ro-
siers d’espèces variées ,. entremêlés de chèvrefeuille
(Lonicera caprifolium), de troène, de
cormiers ou cornouilliers.
Plusieurs espèces de cratcegus deviennent ici
des aibres dont le tronc mesure de 9 pouces à
1 pied d’épaisseur.
Le fustet des corroyeurs (Rhus cotinus) si
recherche par les tanneurs en Turquie et en
Crimée, comme tannin, couvre des espaces
grands comme des champs.
Le rosier nain (Rosa pumila) qui n’a tout au
plus qu un pied d’élévation, est innombrable.
Le genévrier cade (Juniperus oxycedra) est
rare.
Parmi les térébinthes qui bordent les falaises
au sud de l’entrée de la baie, j ’en ai vu dont le
tronc avait près de 2 pieds d’épaisseur.
La vigne sauvage ou abandonnée rampe partout,
particulièrement au pied des collines. Cette
année (1833) dès les premiers jours de juin (v. s.), /
elle a commencé à fleurir, et le 6 et le 7 elle
était en pleine floraison. Il m’a paru qu’il y en
avait de plusieurs espèces.
A 5 verst au sud de Ghélindjik commencent,
au bord de la mer, des forêts d’un pin qui a
beaucoup d’analogie avec le Pinus taurica. J’ai
remis les cônes de ces deux variétés de pins,
avec tous ceux des autres conifères que j ’ai recueillis
dans le Caucase et en Arménie, à M. le
professeur Meyen à Berlin, pour les faire passer
à M. Lambert à Londres : je n’ai reçu encore
aucune nouvelle de cet envoi, quoiqu’il se soit
déjà écoulé deux ans depuis lors ; j ’espère cependant
que ceux qui s’intéressent a cette famille
de plantes, trouveront un jour dans la
publication de l’ouvrage de M. Lambert les
explications que je ne puis leur donner.
Ici comme sur plusieurs points de la Crimée,
le chapeau d’évêque ou épine de Christ (Rham-
nus paliurus) est le fléau des forêts qu’il peuple;
il en rend l’abord difficile.
M. de Stéven à qui j ’envoyai une cinquantaine
de plantes que j ’avais recueillies sur le sommet
et sur les pentes de la colline la plus élevée des
alentours de Ghélindjik, n’y en trouva pas une
qui ne fût aussi indigène en Crimée, à l’exception
d’une anthémis qui lui parut douteuse (1).
(1) Voici,pour les botanistes, les noms de ces cinquante
plantes : Coronilla emerus ; Campanula siberica, — glo-
merata, — rapunculoïdes ; Lathyris tuberosus ; Polygala
major; Salvia verticillata: Asclepias fuscata; Allium rotun-
dum ; Scorzonera hispanica; Hesperis steveniana ; Helian-
themum vulgare ; Smyrnium nudicaule, — perfoliatum;
Linum tenuifolium ; Thaliçtrum medium; Ranunculus la-
nuginosus; Pastinaca pimpinellifolia; Achillea biserrata,
— nobilis ; Scabiosa bibersteinii ; Althæa hirsuta ; Dian-
thus bicolor,— prolifer,— atrorubens ; Vicia polyphylla;