qu il est a présent; c était jadis une ville; on voit
sur une colline derrière la station, la ruine d’un
château fermé de murailles. La chapelle du côté
de l ’E . m’a offert uhe particularité curieuse. On
avait muré dans les angles du mur du choeur
deux grands vases en terre, faits exprès pour
conserver les eaux de pluie du toit, pour l’usage
des prêtres qui la recevaient dans le choeur au
moyen d’un robinet (1). Ces ruines sont étouffées
sous une forêt de hêtres, mêlés d’ifs, de houx
en énorme quantité et de grenadiers sauvages.
Jamais je ne vis tant de ronces et de mures
sauvages.
Il n’est resté de Sakharbet que son ancienne
église qui est fort jolie; les fenêtres e lle s corniches
sont couvertes de sculptures ; le dôme est
d’une grande élégance et très élevé.
On prétend que les Turcs construisant Poti,
ont tiré de Sakharbet leurs matériaux que le Da-
dian d’alors leur vendait à un prix exorbitant;
on dit même qu’il fit démolir plusieurs édifices
pour faciliter ses livraisons (2)’
Le gyps de Sakharbet est un avant-coureur
(1) Voÿ. Atlas, 3e série, architecture, pl. I
: (a) Le nom de Sakharbet répondrait assez bien à celui
de Tsakhar qu’Agathias donne à un château des
Missimianes • mais la description ne s’accorde nullement
i ? .
des révolutions géologiques qui ont bouleversé
plus loin la contrée é
A 6verst de Sakharbet, sur la route d’Abacha,
en paraît le premier échantillon ; un petit ruisseau
qu’on traverse ne coule qu’au milieu d’un
porphyre pyroxénique amygdaloïde, semblable
à celui de la Crimée, et plus loin se retrouvent
les mélaphyres noirs qui ressortent en forme de
dômes sur la rive gauche ; on y reconnaît même
des formes prismatiques.
La route se glisse pendant 3 à 4 verst entre
ces masses pyroxéniques ; des ruisseaux sillonnent
ces protubérances qui sont en partie recouvertes
de débris de craie; ces roches calcaires
gagnent en importance et en hauteur à
mesure qu’on approche de Chekhèpi, château
plus facile à prendre qu’à nommer, comme
disait M. P. Il domine une colline à gauche du
chemin. M. Gamba (1) lui suppose quatre campa-
nilles où l’on n’en voit que deux absolument ; le
noyau du château consiste en l’une de ces tours
carrées qui ont l’air d’une pyramide tronquée,
comme on en retrouve souvent en Iméreth. On
ne peut arriver qu’avec une échelle à la porte
qui est placée à l’étage.
M. Gamba dit encore que c’est une construction
en pierres fiées avec de la terre glaise, ce
(1) Gamba, Voy. dans la Russie mérid., t. I, p. t 56,
I. 24