Ztchoubéchi, que je suppose être le sképê ou la
station navale qu’Arrien place à 120 stades ou
17 verst de l’ancienne Achaïe (Djouhoubou) (l).
A six heures du soir,, nous nous trouvâmes en
face de la petite rivière Ztchoubéchi} elle est
séparée de la Chimeldoukhaïtche par une haute
montagne dont les flancs présentent les couches
du schiste redressées. Une forteresse dans le
même genre que celle de Nighepsoukhou, s’appuie
contre cette montagne, dans le voisinage
de la Ztchoubéchi.
Les forêts qui encadrent ici les champs sont
mêlées de hêtres, de charmes et surtout de pin
caucasique.
Vardan.
Le cap Vardan, composé de couches redressées
de schiste noir et gris, ferme pittoresquement
la rade de Ztchoubéchi au S. E., et la sépare
d’une autre petite rade à laquelle on donne
aussi le nom de Vardan. Ni la carte de Gautier,
ni celle de Panioutine, rie me semblent avoir
bien marqué cette rade au fond de laquelle
coule la rivière de Vardan. Le bord de la mer
est boisé et relevé d’une falaise de sable et d’at-
( 1) Pet. Vessconte a marqué cette rade sous le nom de
Guba ; Benincasa et Fréduce d’Ancone sous celui de Cavo
de. C u b b a .-
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térissements, couronnée d’un tombeau qu’on
voit de la mer.
Les environs de Vardan paraissent très peuplés
et superbement cultivés à la manière tcherkesse.
La vallée ens’ouvrant laisse voir dans le lointain
des montagnes bleuâtres, mais dont les formes ne
diffèrent pas de celles qui sont plus rapprochées.
C’est à Vardan que le capitaine lieutenant
Woulff, avec trois petits vaisseaux et cinquante
soldats, vint le ¿¿¡j i 833 mettre le feu à deux
vaisseaux turcs, et sans perdre un seul homme.
Il paraît que les échanges avaient déjà eu lieu,
car les flammes furent alimentées par la cire
que les Turcs voulaient emporter.
Vardan, comme Voulan et Djouhoubou, paraît
un des endroits principaux de centralisation
chez les Chapsoughes.
• Nous fîmes le tour de la baie pour la visiter ;
il était sept heures du soir ; en faveur de la brise
diurne, nous avions fait cinq fois plus de chemin
que pendant toute la nuit.
Au sud de Vardan, la côte prend un faux air
de celle de Ghélindjik. Dans ces falaises s’ou-
vrent de petites gorges arrosées de ruisseaux.
L’une, entre autres, est quelque chose de charmant,
et il me semblait que pour jouir de la paix
de la campagne, unie à la magnificenee d’un
riche paysage et au luxe d’une végétation de la
plus belle fraîcheur, il fallait venir dans ces pe