marqué par de petits filets d’eau et par quelques
champs qui entourent les ounes (habitations)
tcherkesses. Tous ces ravins s’ouvrent dans la
vallée longitudinale d’Aderbey, que le Mer-
khotkhi flanque d’un côté. Elle est arrosée par
la 1 iviere d Aderbey, qui prend le nom de Mé-
zippé lorsque, réunie à une autre petite rivière,
elle entre dans la gorge taillée dans le Mei'khot-
khi, qui s’ouvre pour la laisser couler près de
là dans la baie de la Mézippé, autrement dite le
faux Ghélindjik.
Le village d’Aderbey s’étend au bord du ruisseau
de ce nom; c’est l’un des plus beaux et des
plus grands de cette partie de la Circassie ; il est
bati a la manière du pays, c’est-à-dire que les
maisons sont semées à dé grandes distances les
unes des autres parmi les arbres, chacune au milieu
de ses plantations et de ses champs, sans
faire de ces corps de village auxquels nous sommes
habitués en Europe. Une pareille habitation
rappelle celles des Lettes en Courlande, et s’appelle
oune en tcherkesse des Rcitoukhai; il paraît
qu’ils n’ont pas d’autre terme pour exprimer
un village (ouna), mot qui correspond à celui
d’aoule qu’on emploie dans tout le nord du
Caucase. L ’ouna d’Aderbey comprend la majeure
partie de la vallée de ce nom, le Merkhotkhi et
s’étendait même, avant l’arrivée des Russes, jusqu’à
Koutlizi, le Ghélindjik actuel. Une ouna ou
a o u l e est donc bien plus un district qu’un village.
Le Merkhotkhi ne conserve son nom que jusqu’à
la gorge de la Mézippé ; au-delà commence
le Ghenségur, qui s’étend au S. E. jusqu a Pchade;
tout ce pays est coupé de jolies vallées, en pai lie
boisées et en partie cultivées, qui appartiennent
à un prince tcherkesse, dont 1 habitation se voit,
à quelques verst au-delà de la Mézippé. Les rives
de cette rivière, qui coule dans une légère dépression
du sol au milieu des champs et des pi aii ies
en sortant de la gorge du Merkhotkhi, sont semees
de quelques habitations disséminées au milieu des
enclos ; on les appelle les bergeries de Mézippé.
La baie de la Mézippé est fermée de part et
d’autre par de hauts rochers de schiste crayeux,
le fond de la baie n’est qu’une plage basse par où
arrive la Mézippé.
A partir du S. et en se tournant au S. O. se
dessine ainsi en profonds festons, au-devant
d’une mer brillante et sans bornes, une côte coupée
de baies et sillonnée de ravins.
La baie de Ghélindjik, qui parait un lac intérieur,
et celle de Soudjouk-Kalé, dont l’oeil pénètre
toute la profondeur au N. O., resserrent
si bien le mont Tatchagus, que c’est une vraie
presqu’île, comme qui dirait celle d’Au, dans le
lac de Zuric.
Tout ce côté du paysage est partagé entre
plusieurs owtia ou aoules ; la hnnte de celles