Côte, celle des Akhéens et celle des Héniokhes.
Ce qu il y a de certain, c’est que lorsque les Mi-
lesiens régnant sur la Mer-Noire, semaient leurs
colomes sur ses rives, nul point dans l’intérêt de
leur mdustae et de leur commerce, ne fut néirii
p*p
On vit aux embouchures de tous les grands
euves, dans toutes les baies commodes, sur
tous les débouchés faciles, s’élever leurs villes
populeuses. Ces colomes, devenues de riches
métropoles, semaient à leur tour les bourgades
et d autres colonies autour d’elles, et chacun sut
exploiter a son profit, et les produits du sol, et
le gemé des habitants.
Olbia, commandant les embouchures du
Dnepr et du Bog, exporta les riches moissons
des; Scythes agricoles, en échange des vins, des
fruits de la Grèce.
Tanaïs assise sur le Don, aux débouchés d’une
navigation intérieure et des caravanes de l’Inde
et de la Sibérie, exporta les fourrures de l’une,
les étoffés et les épiceries de l’autre, contre de
"or (i).
Phanagorie, heureusement placée sur les
bouches du Kouban, et dont 'le port s’ouvrait
sur le Pont, sur le Bosphore Cimmérien et sur
la Mer d’Asof, fut l’Emporium des Bosphoriens
( 0 Strabon, p. 486, ed. Basil.
d’Asie, des Méotes et de tous les peuples du nord
du Caucase (î).
Panticapée, reine du Bosphore, concentra en
elle tous les intérêts divers de Tanaïs et de Phanagorie,
qui bientôt la reconnurent pour métropole
; elle mit dans la balance du commerce, le
blé de sa presqu’île et le sel de ses lacs salins.
Les villes grecques de Toricos et de Bata s’élevaient
au fond des baies de Ghélindjik et de
Soudj ouk-Kalé.
Dioscourias, au centre de la magnifique Ab—
khasie, troqua le sel de Panticapée aux habitants
des hautes montagnes voisines, contre des peaux
et d’autres produits, et s’ouvrit même une route
de commerce à travers les monts du Caucase (2).
Phasis fut l’Emporium des Colëhes à l’embouchure
de la rivière de ce nom; il exporta du lin,
du chanvre, de la cire, de la poix, de la toiler
du bois de construction, du miel (3).
Ces colonies furent-elles toutes fondées par
des Milesiens, ou ne furent-elles que régénérées
par eux?
La Mer-Noire nous cache dans l’antiquité un
mystère dont nous aurons peine à déchirer le
voile. Les mythes locaux entés sur la fondation
(1) Strabon, p. 4j 5.
(2) Strabon, p. 486.
(3) Strabon, p. 478.