complète de ee*t objet, et commencent, dit-on, à
apprendre à s’en passer, mais non sans être fort
irrités de cette privation.
Les Turcs leurs portent de grosses toiles, des
étoffes de soie, de coton, de la poudre, du plomb,
des fusils, des sabres, des pistolets, des maroquins;
car les Tcherkesses ne fabriquent aucun
de ces objets.
La seule industrie qu’ils aient poussée à un assez
haut degré, est celle de l’orfèvrerie. Ils ont chez
eux des ouvriers fort habiles, surtout dans l’art
de travailler l’argent avec des dessins en noir
d’argent sulfuré ; ils en recouvrent les poignées
des pistolets, des sabres, les fourreaux des kin-
djals; ils savent aussi en orner par incisions
(damasciner) les canons de fusil... Ils font de
charmantes boîtes, des boutons de ceintures,
des agrafes, des bagues, des gobelets, des coupes,
etc.
L’art de la tannerie ne va pas plus loin qu’à
passer et repasser un cuir brut entre deux bois ;
ils le frottent de graisse pour ramollir; ce cuir
sert à tous les usages , pour baudriers, souliers,
etc., et il est extrêmement fort et durable.
Exportation.
L ’exportation de la côte de la Circassie consiste
en miel, en cire, en peaux de boeufs, de chèvres,
en pelleteries, en céréales telles que seigle, blé,
orge, maïs, que les Turcs transportent en Ana-
tolie. On trouverait sur plusieurs points de la
côte de très beaux bois de construction, du
chêne, du hêtre, du pin. Le buis est commun
dans le voisinage de Gagra.
Les Tcherkesses ont beaucoup de bétail, chevaux,
boeufs, vaches, moutons et surtout des
chèvres. Quelques propriétaires ont plus d’un
millier de moutons, de cinq cents chèvres ; mais
tout est de petite race. Ils possèdent aussi l’espèce
de brebis à grosses queues (tchamtoukh) de
plusieurs couleurs, à laine mi-fine. Par-ci par-là,
on trouve quelques pièces de gros bétail volé à
Anapa, mais dont ils ne savent pas se servir.
Les poiriers et les pommiers sauvages sont
chez eux en grande quantité; ils ont aussi des
prunes longues, mais point de cerises. La vigne
est sauvage partout, le raisin qu’elle produit est
petit; ils n’en font pas de vin chez les Natou-
khadjes; ce n’est qu’en avançant vers l’Abkhazie,
chez les Ouboukhes, les Sakhas, etc., qu’on voit
cette branche d’économie exploitée; le vin de
ces tribus est bon.
Nourriture.
La nourriture ordinaire des Tcherkesses est
une bouillie épaisse de millet {panicum miliare),
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