offrande à Dieu, ainsi que d’un pain azyme, dans
lequel il y a du fromage. La cérémonie se termine
par des festins auxquels chaque habitant
du canton a contribué selon ses moyens, et enfin
par des danses et des jeux.
Ce sacrifice est aussi une des particularités
du christianisme de toutes les peuplades du
Caucase; il accompagne toutes les grandes
fêtes en Ossetie, dans le , Ratcha, en Mingrélie,
en Abkhazie; les Arméniens eux-mêmes l’ont
conservé ; ce n’est proprement pas un sacrifice,
mais, comme toutes ces fêtes sont précédées de
longs carêmes, en immolant un boeuf le jour de
la fête , on envisage cela comme une espèce de bénédiction
de la première viande que l’on va manger,
comme cela se pratique chez les Grecs, chez
les catholiques de Lithuanie, de Pologne, etc.
Les Tcherkesses ont des divinités subalternes,
ou des espèces de saints entés sur des divinités
du paganisme. Ils ont Mérissa, protectrice des
abeilles. Ils prétendent qu’à l’époque où elles
périrent toutes, la seule qui resta vint se réfugier
dans la manche de Mérissa, qui l’y conserva,
et que cette abeille a produit depuis toutes celles
que nous avons. Sa fête est célébrée en été (1).
Elle s’appelle aussi Méréime, et on la dit mère
de Dieu.
(1 ) Taitbout de Marigny, e'd. Klapr., 1, 3o8 et seq.
Sèosséres était un grand voyageur auquel les
vents e t les eaux étaient soumis. Il est particulièrement
en vénération chez les Chapsoughes et
chez les Natoukhadges. Son image est un jeune
poirier que les Tcherkesses coupent dans les
forêts, et qui, après avoir été ébranché de façon
que les tronçons restent seuls, est porte chez eux
pour y être adore comme une divinité protectrice
des troupeaux. Presque toutes les familles
en ont un; vers l’automne, le jour de sa fête, on
le porte en grande cérémonie dans l’intérieur de
la maison au bruit de différents instruments et
aux cris de joie de toute l’habitation, qui le complimente
sur son heureuse arrivée. Il est couvert
de petites bougies et à son sommet est attaché
un fromage; on boit autour de lui du
bouza, on mange, on chante, après quoi on le
congédie et on le replace dans la cour, où il
passe le reste de l’année appuyé contre la haie,
sans aucune marque de divinité.
Tliebsé, roi, protecteur des forgerons. Le
jour de sa fête, on fait, en son honneur, des libations
sur un soc et sur une hache.
Noakatché, Yémik et Mesté sont d’autres
saints ou demi-dieux , qui ont chacun un jour
qui leur est consacré.
Les Tcherkesses, sans avoir de dieu du tonnerre,
croient que c’est une marque de sainteté
d’être frappé de la fo udre ; c’est un ange qui