tines et romanes, les trois choeurs semi-circulaires,
on faisait répondre l’extérieur à l’intérieur
et il en résultait comme aux églises de Payerne,
de Neuchâtel, de Pitzounda, de Ghélati, ces
trois sorties en demi-cercles qui ne sont rien
moins qu’un ornement pour un édifice.
Déjà dans les plus anciens temples de l’Arménie
011 avait su éviter ce défaut, eh cherchant à
régulariser les choeurs et sacristies soüs une
seule façade, et en pratiquant de grandes niches
dans les espaces vides. Cette forme est encore
très grossière dans l’église de Saint-Ripsimé à
Vagarchabad; on l’avait déjà très perfectionnée
dans les ruines de Garni, mais il était réservé
à Bagrat IV d’employer ce genre d’ornement
en lui donnant les plus belles proportions.
Après avoir aligné les trois choeurs en une
seule façade (1), il la décora de deux niches
triangulaires de 7 pieds et demi d’ouverture et
4o pieds de haut, terminées par une voûte en
coquilles de saint Jacques. Le reste de la façade
fut partagé en trois grandes fausses arcades,
exprimées par de triples colonnes effilées, tellement
dans les styles roman et gothique, qu’on
les croirait copiées sur quelques-uns de nos édifices
de l’Occident (2).
(1) Voyez Atlas, 3e série, architecture, pl. 17, fig. 8
et 9.
(2) M. Gamba a donné un plan de la cathédrale de
Les façades de côté et celle de devant lurent
ornées delà même manière en symétrie. Partout
prodigalité d’ornements, en variant presque chaque
petit chapiteau, chaque moulure, comme
cela se voit dans tous nos anciens édifices.
La plus grande de ces fausses arcades, qui
montait jusqu’au sommet du fronton du grand
choeur à une hauteur de 67 pieds, était decoree
d’une seule fenêtre dont le cadre était couvert
de belles arabesques sculptées. On avait gravé
sur un second cintre qui couronnait la fenetre
comme un £2, une inscription que j ai représentée
Pl. 18, fig. f f 3e série, et dont voici la traduction
telle que je la dois au prince héréditaire
de Mingrélie et à M. Brosset jeune.
« Avec le secours de Dieu, Bagrat par la (miséricorde)
de Dieu, Roi des Aphkhazes et des
Karthles, a construit ce saint... (pour) sa (mère),
la reine Gourandoukht. »
Les mots entre parenthèses, sont ceux qu’on
a suppléés à quelques parties effacées de l’inscription.
Une seconde inscription se lit sur la pierre
qui tient lieu de base à la belle fenêtre percée à
gauche du choeur, dans l’angle du bras delà
Koutaïs, dans son Atlas : il est complètement faux pour
la façade du choeur ; d’ailleurs l’échelle est trop petite de
moitié.