Sous Adrien, de 117 à i 38 de J.-C., les affaires
n avaient pas changé : Fhasis et Sébastopolis
avaient toujours des garnisons romaines, tandis
que 1 interienr du pays était gouverné par des
vassaux des Romains; ainsi les Lazes, les Apsiles,
les Abasghis, les Sannighes, etc., avaient chacun
un roi nommé par l’empereur.
Enfin la première notion de la grande muraille
nous arrive par Ptolémée qui vivait en 211
après J.-C., et qui la place sous le nom de xocpTspov
tsrx°Ç, forte muraille (1), à peu de distance du
Korax ou Kodor, comme c’est effectivement le
cas. Etienne de Byzance, au commencement
du sixième siècle, la mentionne aussi, et l’appelle
le mur koraxien (2).
La faible autorité que les empereurs s’étaient
ménagée sur Dioscourias se conserva jusque sous
Justinien; mais, selon Procope, la grande Sé-
bastopole n’était qu’un pauvre castel, le seul qui
restât à cet empereur de Trébizonde auxZyghes,
avec celui de Pythius. Encore ses soldats ne s’y
crurent pas en sûreté quand Chosroës vint faire
la conquête de la Lazique à la tête d’une armée.
Arrien le dit expressément. Il se peut que les Romains
donnèrent le nom de Sébastopolis au château qu’ils élevèrent
près de Dioscourias pour la défendre.
(1) Sarmatiæ Asiaticæ situs, cap. IX, tab. II, Asiæ.
(a) Stephanus Byz. de Urbibus, p. i 65. Ed. Xylandri.
Les Romains, avertis à temps de son arrivée,
mirent le feu au château, s’enfuirent outre mer,
et les Persans ne trouvèrent que des ruines qu’ils
furent forcés d’abandonner. Ainsi tomba Dioscourias.
L ’histoire de Dioscourias et de la Lazique, sous
la domination des Romains, ne saurait nous faire
soupçonner la possibilité que la grande muraille
ait été construite par eux , et j ’en reste à ma
première opinion, d’en faire remonter l’origine
à plusieurs siècles avant J.-C., à l’époque où
Dioscourias, florissante et puissante, était la métropole
d’une république que circonscrivait cette
muraille.
Justinien, après avoir fait la paix avec Chosroës,
fit rebâtir Sébastopolis; ilia fit munir d’une
forte muraille et d’autres ouvrages pour la rendre
inexpugnable ; il l’orna de toutes espèces d’édifices;
il en fit enfin une des villes les plus distinguées
par sa beauté et par sa grandeur (1).
En même temps, Pitzounda chez les Abkhases
fut choisi pour être le sanctuaire du christianisme
dans le Caucase.
Dire quel rôle cette ville a joué plus tard-, serait
difficile, tant nous avons peu de nouvelles
de ce pays jusqu’au onzième siècle. A cette épo-
(1) Procopius Cæs. de Ædif. Just., lib. III, cap. 7.