une quantité défigurés de rosettes, d’arabesques,
de dédales, etc* (1)
Ils appartiennent à nombre d’édifices de tous
genres et de tout âge, quelques-uns de ces débris
sont grecs; d’autres datent du plus mauvais
temps du bas-empire, et un bon nombre sont
de l’époque brillante des rois de Géorgie, dans
les 1 1e et 12e siècles.
Le Djikèthi, c’est la côte de la Circassie que
je viens de décrire, l’Alanèthi était sur le revers
des montagnes d’Abkhasie.
Où ces débris ont-ils été pris ? A quels temples
appartenaient-ils? Quelle relation y a-t-il entre
les marbres de la Khopi et ceux de Pitzounda?
Les marbres de Pitzounda sont-ils aussi le fruit
de l’expédition de Wamek? Ce sont autant de
questions auxquelles il est très difficile de répondre;
on ne pourra le faire que quand on connaîtra
mieux les ruines de ces contrées si pieu visitées.
Il n’y a qu’une chose qui me frappe ; c’est Pa-
bondance et la diversité de ces marbres qui
prouvent que ' l’empire grec s’est occupé de ces
pays plus qu’on ne pense, et que la civilisation
de la Zikhie et dé l’Abkhasie dans le 10e siècle
n’était point une fable. .
(*) Voyez Atlas, 3e série, pl. io.
Ce n’est que par lambeaux que nous pouvons
recoudre après cette grande expédition l’histoire
de Pitzounda et de l’Abkhasie.
A peine les Turcs venaient-ils de prendre
Constantinople ( i444) ? que Mourad-Bey (en
i 45i) fut envoyé pour ravager et piller l’Abkha-
sie avec cinquante vaisseaux et des troupes nombreuses.
En 1609, la nation des Djikhs fit une grande
invasion dans l’Iméreth, et traversa l’Abkhasie.
Il parait que ce fut pour venger le royaume
d’Iméreth et laMingrélie que l’on entreprit l’expédition
suivante; je rapporte ici le texte de la
Chronique géorgienne de M. Brosset, p. q.
f L ’an 1533, Mamia Dadian et Mamia Gou-
H riel voulurent les soumettre comme Wamek;
« ils allèrent par mer dans le Djikèthi pour y
« faire la guerre ; ils livrèrent bataille le 3o jan-
« vier. Le premier jour, ils furent victorieux ;
« le deuxième jour qui était un vendredi, le sei-
« gneur, irrité contre les Odiches, permit qu’on
« leur tendît une embuscade, et le Dadian et le
« Gouriel. furent mis en déroute. L’armée du
« Gouriel revint à la charge, mais les Djikhs
« s’attachèrent à la combattre et tuèrent beau—
« coup de monde. Le Dadian, le Gouriel, et
« son armée furent taillés en pièces. L’exécrable
« Tzandia Inaldaphitha épargna Giorgi, fils du
k Gouriel, et ses nobles qui avaient échappé au