gnifiques servent de cadres à une multitude innombrable
de champs et d’enclos qui semblent
faire marqueterie. Par-ci par-là on aperçoit des
maisons isolées semées sous de beaux arbres \
quelques-unes sont situées dans les gorges nombreuses
qui sont autant de déchirures par lesquelles
débouchent les ruisseaux et les rivières,
qui paroissent gagner en importance à mesure
qu’on approche du centre de la chaîne. -
Mais entrons dans quelques détails sur cette
côte qui est plus inconnue que celle de la Nouvelle
Hollande .
Pchade.
De la fausse baie de Mézippé à Pchade, on voit
un premier cap au S. E. nommé Abetsai par
M. Taitbout de Marigny (1), Khopétchai selon
les officiers de la flotte. C’est le Choreca de Be—
nincasa (2).
Un second cap, celui d’Itokopâskhe, est à
trois milles environ du premier. Entre les deux
caps s’ouvre le vallon de Tchianghoti (3).
Au-delà du cap Itokopâskhe, vers Pchade,.
( 1 ) Taibout de Marigny, éd. Klaproth, dans le Voyage
de J. Potocki au Caucase, etc., T, p. 2 9 7 .
(a) Voyez Mémoire sur un nouv. périple du Pont-Éuxinj
par le comte J. Potocki, II, 3 7 0 .
(3) Djapzkhoti, Panioutine.
est un second vallon, celui de Neukeupche (1).
La baie de Pchade, tout près de laquelle nous
arrivâmes vers le soir du 17 mai, se trouve a
vingt-deux verst de celle de Ghélindjik. Elle est
évasée et beaucoup plus petite que celle-ci $ le
cap Essoukougou en marque l’entree au nord.
Sa profondeur commune est de sept a neuf
brasses, le fond est de vase et de coquillages.
La petite rivière de Pchade ou Douab s’y jette
en serpentant. A droite vous avez de grandes et
belles forêts} à gauche des taillis avec une aoule
à laquelle les Russes mirent le feu, quand ils vinrent
le 27 mai i 833 incendier deux petits vaisseaux
turcs qui avaient hiverné dans ce port.
Pchade était la résidence de Mehmet-Jendar-
Oglou, konak de M. de Scassi, et c’était ici que
celui-ci avait établi le chef-lieu de ses relations
avec les Tcherkesses : cette position paraissait
très favorable pour cela.
M. Gamba (2) se trompe en attribuant la ruine
de l’établissement à Pchade à l’enlèvement d’une
jeune Circassienne. Ce fut un grec nommé Mou-
drov, commissionnaire de l’établissement, qui fit
le coup, et qui arracha la jeune Djantine, qu'il
aimait et dont il était aimé, du groupe de ceux
qui la conduisaient, contre son gré, chez un
(1) Nakobche, Panioutine.
( 2) Gamba, Voyage dans la Russie méi’idionale, I , 64-