partient, selon toute apparence, à l’étage inférieur
de la craie ou néocomien. Ge chemin
secret mettait ceux qui allaient chercher de
l’eau à l’abri des flèches de l’ennemi. Un aqueduc
muré aussi dans le souterrain, en tubes
cylindriques de terre cuite, me ferait soupçonner
qu’on avait profité de la pression artésienne
de cette source pour l’encaisser et la faire monter
plus haut. On a déjà eu de ces idées dans
l’antiquité ; témoin les sources des aqueducs de
Ty r (i).
B. Ville haute fortifiée : elle s’étendait sur le
plateau de la montagne, à l’ouest de l’akropolis.
Une énorme muraille 4 qui partait d’une tour
ronde, à l’angle S. O. de la citadelle, séparait la
ville haute de la ville basse, servant en même
temps de murs de soutènement à une vaste place
terrassée, occupée actuellement par les bâtiments
en bois de l’archevêché. C’est là que sous
les tilleuls et les noyers antiques, qui étendent
au loin leur ombrage, l’on trouve l’un de ces
points délicieux où l’ame aime, èn dominant les
demeures nombreuses des vivants, à se perdre
dans le vaste panorama des oeuvres de la création,
heureuse dans sa contemplation. A chaque
heure de la journée c’est une scène ravissante.
Je ne vois rien qui me rappelle cette terrasse de
(1) Yolney, Voyage en Syrie, etc., If, 201.
Koutaïs comme la terrasse de Berne, celle de
Bâte, ou le jardin des Capucins à Fribourg en
Suisse. Le travail de cette muraille est très soigné
j elle est révêtue du haut en bas de pierres,
de taille très bien travaillées.
5. Tour ronde du même style, qui faisait
l’angle de la terrasse ; elle est en ruine, et l’école
y est adossée.
6. Ancienne fortification très massive, changée
en séminaire. Voyez ces deux bâtiments en
face au-devant du tableau, 2e série, pl. i3 , a.
7. Porte principale de la ville haute. C’est
sous cette porte que fut assassiné, en i 663, la fameuse
Daredjan dont Chardin raconte l’affreuse
histoire dans son voyage.
8. Le reste de la muraille qui entourait la
ville haute était appuyé de fortes tours carrées,
massives, construites avec le plus grand soin en
belles pierres de taille, et appartenant aussi aux
constructions les plus anciennes de la forteresse
entière. Il est facile de voir qu’une partie de la
muraille a été jadis ouverte en brèche, et qu’on
l’a réparée grossièrement avec de plus petites
pierres de taille mal travaillées : par-ci, par-là
elle a été exhaussée de la même manière. Les
habitants de Koutaïs, ne pouvant quitter ces
veilles ruines, se sont logés dans quelques-unes
de ces tours, ou ont posé leurs maisons en bois
en saillie sur la muraille, ce qui forme un en