dant à la iorce, ils y demeurèrent pendant quelques
années, mais lorsque la Russie recommença
la guerre contre les Turcs et les Tatares de la
Crimée et du Kouban, ils retournèrent, à l'aide
des Kalmouks, qui étaient sujets du tzar, dans
leurs anciennes habitations du Béchetau. Mais les
Tatares du Kouban les inquiétantsanscesse pour
les forcer à rentrer sous la domination des khans
de Crimée, les Tcherkesses , ennuyés de cette
guerre continuelle, abandonnèrent enfin le. Béchetau,
se portèrent vers le Térek et se colonisèrent
sur le territoire russe des bords du Bak-,
san (1).
A leur tête se trouvaient deux princes, les:
frères Kabarty-Bek, vraisemblablement Tau-
Sultan et Kaïtoukho, petit-fils de Inal (2). Lors
de ce changement de territoire ils eurent un dé-
(1).Reineggs explique la chose autrement : « Les Kabar-
diens, dit-il, devenus nombreux etpuissants dans le pays
fertile où ils vivaient en paix, se mirent à inquiéter et à
chicaner les, Tcherkesses jusqu’à les forcer, pour ne pas
être détruits entièrement, de quitter leur territoire pour
se retirer au-delà du Térek, et chercher plus à l’est dans
les contreforts du Caucase de nouvelles demeures, qu’ils
appelèrent Aghko Kabak. Un seul prince tcherkesse fut
autorisé à rester sur la rive gauche du Térek : ce fut
Dephschorugh'â, dont les Kabardiens respectaient la
bravoure. » V. I, 244*
(2) Voyez la généalogie de Inal dans Pallas, Voyage
dans les gouvèrn. mérid., part. i re, p. 4a8, et dans J.
mêlé, se séparèrent et partagèrent le peuple
tcherkesse entre eux. L’aîné resta sur les bords
du Baksan, le plus jeune se retira sur le Térek,
d’ou vint, dans la suite, la division du pays en
grande et petite Kabardah. Les princes et les
nobles se disaient mahométans (1); mais le peuple
était chrétien du rit grec, et avait dans ses
villages des églises et des prêtres orthodoxes.
Cependant les khans de Crimée ne cessèrent
de poursuivre leur projet de soumettre les
Tcherkesses , et de les arracher à la croyance et
à la domination de la Russie : ils les battirent
en 1570.
Enfin, les Tcherkesses du Béchetau et de la
Kabardah, ennuyés d’être sans cesse en but au
pillage et aux ravages des Tatares de Crimée,
d’Àckerman et des No gai s, s’engagèrent à payer
un tribut annuel de 6,000 esclaves (2) et autant
de chevaux au khan de Crimée et au prince des
PotockijVoy. au Caucase,!, 169. Ces deux généalogies ne
s’accordent point du tout. Que faire ? -
(1) Les princes et les nobles kabardiens quittant la
Ci ’imée dans le quinzième siècle, devaient être mahométans
, tandis que la nation tcherkesse des bords du Kouban
et des bords de la Mer-Noire, convertis au christianisme
par les princes russes de Tmoutarakan , et encore
plus tard par Ivan Vassilevitch, étaient restés chrétiens.
(2) Voyage en Europe, en Asie, etc., de de La Motraye,
11, 54.