qu’on ménagea, on fit malheureusement maiti
nasse sur le reste.
Chacun se logea tant bien qu’il put, sous
lerre et sur terre. Des murs en clayonnage
blanchis avec de la glaise; des toits en terre as-
SIS sur des couches épaisses de branches, ou des
caves creusées dans la terre devaient servir de
premiers abris contre les rigueurs de la saison.
On se fit des fours à laMte et tant b ie n qu’on
put.Lessoldatspétrirent et cuisirent des briques-
es soldats murèrent les cheminées; les soldate
taillèrent les poutres dans les bois, les apportèrent,
les dressèrent ; ils furent architectes, maçons,
charpentiers, serruriers ; avec quelques
moi eeaux de verre empruntés d’un vaisseau, ils
se firent des fenêtres : en un mot, les Soldats
urent et firent tout au monde. Ils creusèrent le
fosse qui devait entourer le. camp, construisirent
le rempart avec de doubles étages dont ils
comblèrent de terre l’intervalle; ils couronnèrent
ce rempart de gabions qu’ils remplirent
aussi de terre et qui devaient leur tenir heu de
creqeaux, Les officiers qui dirigeaient leurs travaux,
leur firent élever au quatre coins quatre
plaie-formes semi-circulaires pour y placei.
eiirs canons. Il est vrai que l’espace était si
petit que les affûts se touchaient et que les pièces
étaient si mal pratiquées qu’on ne pouvait pas
meme balayer de loin le rempart ; mais on était
*
bienheureux d’avoir suffi aux premiers besoins.
Quand les ingénieurs vinrent, un peu tard il
est vrai, déjà tout tout était créé, et ils n’eurent
plus qu’à critiquer. Ils blâmèrent surtout messieurs
les officiers de ligne d’avoir pu placer leurs
fortifications à 2 ou 3oo pas d’un plateau d’où,
avec deux pièces de canon, en tirant quelques
volées, on pouvait mettre sa forteresse sens dessus
dessous. Les officiers leur répondirent qu’ils
avaient cherché de l’eau, du bois et un abordage
facile, et que nulle part ils n’avaient trouvé ces
trois conditions aussi bien remplies.
Dès-lors messieurs les ingénieurs, quisentaient
fort bien la force de ce raisonnement, n’ont été
occupés qu’à trouver un moyen de corriger, par
des travaux, la faiblesse de cette position : ils
avaient le projet d elever un fort sur le sommet
du plateau; la seule difficulté qui les arrêtât était
celle d’y trouver de l’eau; je ne sais si elle a été
résolue d’une manière satisfaisante.
Ghélindjik est fâcheusement placé pour des
constructions de tous genres. Bien loin à l’est et à
l’ouest de cette nouvelle forteresse, la côte n’appartient,
comme nous l’avons vu, qu’à une seule
formation, celle du schiste gris et blanc à fucoï-
des ; il est fortement chargé de taie et d’alumine,
et parsemé de rognons de fer sulfureux ; il
est disposé par couches feuilletées à l’infini et
dont l’épaisseur varie d’un pied à une ligne.