pour toutes, la pierre de taille fut le seul élément
de construction, et pour l’intérieur et pour
extérieur : nulle part 011 n’y vit appliquer l’usage
de la brique. L ’abondance de la lave poreuse
et de la lave compacte , des grès, de la craie et
des roches jurassiques, évitèrent aux Arméniens
la peine de chercher une plus grande quantité
de pierre à bâtir.
Parmi les églises anciennes de l’Arménie, outre
celles que je viens d’indiquer, je citerai celle
dArkgouri. Une pierre sépulcrale portant la
(laie de g j5 , année du baptême d’Olga à Cons-
tantinopîe, dressée dans le cimetière qui entoure
1 eglise, à quelques pas de la grande porte d’entrée,
prouve que cet édifice, déjà en partie
enterré comme le Panthéon à Rome, avait été
construit avant le milieu du dixième siècle.
Le célèbre monastère de Marnachène fut fondé
en 988 de J.-C., par Sombat, fils d’Achot, et
terminé par Vagram, prince des princes, Anti-
pater, Patrice, fils du grand prince d’Arménie,
Grégoire, de la race des Paklavouni, en 1029 de
J.-C. environ 20 ans avant les expéditions des
Turcs Seldjoukides contre l’Arménie (1).
L église magnifique de Kétcharousse, située
(1) Tous ces litres son t dans une inscription dont K k -
proth a donné une traduction. (Mémoires relatifs à l’Asie
p. 274.) On écrit aussi Marmarachen.
dans le Daratchitchak (vallée des fleurs), près
de Randamal, date du règne de Goghik ou Ga-
gik, en 1 o33 de J.-C.
Voilà, sans compter tant d’autres monuments
qui ornaient l’Arménie, et principalement Ani
l’une de ses capitales, assez d’églises sur lesquelles
on peut se convaincre par l’inspection,
jusqu’à quel point de perfection 1 architecture
sacrée avait été poussée dans ce royaume, avant
la grande révolution des Turcs Seldjoukides,
qui vint changer la face du sud du Caucase. En
affaiblissant l’Arménie qui renfermait déjà au-
dedans d’elle nombre d’éléments de destruction,
et en cherchant à envahir les vallées de la Géorgie,
et à y prendre pied, les Turcs donnèrent
l’éveil aux peuples et aux princes d’Abkhasie et
de Karthli, qui, fiers et jeunes encore de force
et d’esprit d’indépendance, les repoussèrent vigoureusement,
grandirent, s’affermirent à mesure
que l’Arménie tombait et se déchirait par lambeaux,
que les enfants de Rarthlos disputèrent
aux dévastateurs de l’Orient.
Avant cette révolution, les rois de Géorgie
avaient presque toujours été les fidèles copistes
des monuments de l’Arménie. Le farouche Thé-
mour ravageant la Géorgie en 14 ï 4-» lie laissa
pierre sur pierre ni de la métropole de Mtzkhè-
tha, ni de nombre d’autres temples de la Géorgie.
Quelques églises échappèrent cependant à la dé