je nVi pas vu de tumulus, excepté ceux que
nous rencontrâmes dans notre excursion sur le
Merkhotkhi.
Ces ruines s’appuient sur un ravin qui débouche
tout près de là dans la mer, près de plusieurs
sources abondantes.
Un second ravin, arrosé d’un filet d’eau qui
tarit en été, se présente à quatre verst de la forteresse;
nous eûmes de la peine à le franchir et à
faire passer nos chariots et nos canons par-dessus
les broussailles qui en tapissaient les flancs.
A chaque pas nous heurtions contre de grandes
tortues qui vont sur le rivage manger les plantes
marines : les serpensjaunes, longs de quatre pieds,
nous étonnaient par leur fréquence sans nous
effrayer; car ils sont aussi innocens que les tortues;
nous en vîmes monter sur les arbres'pour
échapper aux baïonnettes des soldats qui les
poursuivaient.
Je pris a Atsesboho l’idée d’une aoule tcher-
kesse. Rien de plus pittoresque que leurs habitations
groupées çà et là parmi les arbres : ce
sont des chênes, des frênes, des poiriers, des
pruniers, des beaux ormes, des charmes, que la
hache a respectés, et qui rafraîchissent tout de
leur ombrage dans la brûlante saison.
La maison principale est bâtie en bois ou en
clayonnage recrépi de terre glaise ; le toit est
fait de planches, par-dessus lesquelles on étend
de la paille qu’on assujétit avec de longues perches
: du côté de l’entrée, le toit avance de trois à
quatre pieds et recouvre une galerie comme chez
les Tatares de Crimée, dont les habitations se
rapprochent le plus de celles des Tcherkesses (1).
Sur l’un des côtés de cette galerie, à l’extrémité
de la maison, s’ouvre une petite écurie bien
étroite, faite en treillis, dont la porte peut être
barricadée de l’intérieur de la maison.
Cet intérieur consiste en une ou deux chambres,
sans autre plancher que de la terre battue :
elles sont plâtrées de terre glaise, et n’ont que
le toit pour plafond à la manière tatare. Chaque
chambre a une porte à l’extérieur et même deux,
avec une communication intérieure. La plus
grande a quinze pieds de long, sur douze de
large. La cheminée semi-circulaire est appuyée
contre le mur extérieur; elle est faite en claie
et plâtrée, dépassant de cinq à six pieds le comble
du toit ; son ouverture en bas n’a pas plus
d e , quatre pieds ; son manteau est suspendu
librement à trois pieds de terre.
Autour de la cheminée des rayons supportent
les ustensiles du ménage, et on suspend les armes
et les vêtemens à des clous de bois.
A trente pas de l’habitation principale, six
(1) Voyez Atlas, 2e série, pl. 5 , le dessin d’une maison
tcherkesse d’Atsesboho.