portées par un rapide cavalier deviennent la'ré-
compense des plus habiles coureurs qui, aussi à
cheval, font leurs efforts pour l’atteindre et lui
enlever le prix de leur célérité. Des courses à
pied et des exercices de ce genre terminent la
fête (1).
Reneiggs rapporte encore une autre coutume
usitée chez les Tcherkesses, c’est de sacrifier
aux mânes de leurs parents, de leurs amis, comme
Achille le faisait sur la tombe de Patrocle , des
prisonniers et des esclaves (2). Cette coutume
certainement n’existe plus, et la mode en était
déjà bien passée du temps de ce voyageur, qui
assure que des Tcherkesses de ses amis lui
avaient assuré qu’ils regardaient ce sang répandu
comme très salutaire pour le repos des
ames.
L ’on racheté les morts tués à la guerre, et ce
sont des héraults qui vont traiter de la rançon
du mort, contre des boeufs, des chevaux et
d’autres objets : encore Homère quand il nous
peint le rachat du corps d’Hector.
(1) Intériano, parmi ces jeux, cite une pratique qui se
faisait de son temps et que je n’ose rapporter, tant elle
choquerait nos moeurs : que ceux qui veulent la connaître
la lisent dans Ramusio, Raecolti di Viaggi, à l’article
Intériano, t. II, p. 197.
(3) Reineggs, I, 259.
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/E
criture,
Les Tcherkesses ne connaissent pas mieux l’écriture
que du temps d’Intériano; les traditions
et les grandes époques de leur histoire se conservent
dans leurs chansons. N’ayant que peu
de relations de commerce et d’industrie, ils ne
sentent pas la nécessité de ce grand moyen et
un exprès est pour eux une lettre vivante......
Quand ce moyen ne peut pas suffire ils ont recours
à quelqus moullahs turcs qui habitent
parmi eux et qui leur rendent ce service. Les
seuls hiéroglyphes que connaissent les Tcherkesses
sont ceux dont ils se servent pour, marquer
leurs chevaux.
Outre la langue tcherkesses, les princes et les
nobles du pays, qui se réunissent en septembre
avec leurs affidés , pour faire des incursions,
font usage entre eux, en se déguisant,
d’une langue toute particulière qu’ils appellent
chakobza, et qui n’a aucune ressemblance
avec le tcherkesse. Il n’est pas permis au peuple
de la pai 1er. Reineggs, II, 248, est le seul qui
rapporte quelques exemples de ce jargon, qui
pourrait bien ètré une langue originale et nous
prouver qu’il y a plusieurs éléments de population
dans la nation tcherkesse, et que les prin