que des arabesques sur les côtés moins apparents.
Sur ces colonnes venaient de simples pilastres
de 22 pieds de hauteur sur lesquels s’appuyaient
les quatre grands arcs en plein cintre, qui portaient
le dôme. La clef de la voûte de ces arcs
était élevée de 62 pieds au-dessus du sol.
Les bas côtés comme à Pitzounda, étaient
partagés en deux à 3i pieds de hauteur, où commençaient
les galeries des catéchumènes.
Toutes les voûtes de l’intérieur étaient de plein
cintre.
Les deux côtés du grand choeur étaient supportés
sur le devant par deux petites colonnes
d’un travail assez riche. Voyez-en la base pl.
i 5, fig. 7.
On voit que l’intérieur de l’église a été plâtré
tout simplement, et peint à fresque : à peine
en reste-t-il maintenant quelques vestiges.
Le style byzantin prédominait de fait dans
l’intérieur, pour la forme et pour les ornements.
Mais ce qui caractérisait principalement cet
édifice, tenait plus au style et aux proportions
de l’extérieur. On avait élevé des deux côtés de
la façade de devant, deux espèces d’ailes ou de
tours carrées dans le genre de celles qui ornent
les églises de Lavra et de Sainte-Sophie à Kief.
L’espace qui restait entre deux servait de portique,
qui s’ouvrait par trois arcades : la plus
grande au milieu, les autres sur les côtés; on
l’avait orné avec tout le luxe d’architecture possible.
Il s’est écroulé pendant le printemps de
i 833, à la suite de grandes pluies, peu de mois
avant mon arrivée à Koutaïs (1).
Ce qui paraît extraordinaire, c’est qu’en ayant
adopté le plein cintre pour tout l’édifice, on ait
essayé, pour le portique et pour la porte d’entrée,
de l’ogive qui, combiné avec les doubles
et triples colonnes effilées de ce que nous appelons
gothique, ferait croire qu’on est à l’entrée
d’une de nos églises antiques (2). Les arabesques
et les feuillages variés sculptés sur les cintres,
sur les corniches, sur les bandeaux des portes
et les faces des pilastres, étaient du travail le
plus délicat.
Cependant c’était pour la façade du choeur
qu’on avait réservé tout le grandiose de l’architecture.
En construisant dans les églises byzan-
(1) Pour avoir une idée de ce portique avant qu’il
s’écroulât, je ne connais d’autre dessin que celui que
M. Gamba a donné dans son Atlas, d’après le croquis de
M. le baron de Friks, que M. Gamba appelle Fritz. On
peut se iàire une idée de l’état actuel du portique d’après
les pl. i 3 et 16 de mon Atlas , 3e série, architecture.
(2) On me dira que la porte est postérieure à l’église ;
je puis assurer qu’elle date de la première fondation, et
qu’il est impossible d’y voir les moindres traces de rapiéçage.