aussi des étoffes. Les Kéehek, comme du temps
de Strabon, n’ont point de roi commun, mais ils
obéissent à des chefs isolés, séparés, qui sont les
Skeptoukis de l’auteur grec. Je n’y vois qu’une
seule différence, c’est que la nation kéehek ou
zykhes avait des moeurs plus douces, influencée
par la nation des Abkhazes, ses voisins, qui était
montée à un haut degré de puissance et de civilisation
par ses relations avec l’empire grec.
En 1015 mourut le grand-duc de Russie
Vladimir, laissant douze fils auxquels il partagea,
selon les us du temps, ses états, sous la suzeraineté
de Iaroslave.
Mtislave, l’un de ces douze fils, ayant aidé en
l o i 6 l’empereur de Constantinople, Basile II, à
détruire l’empire des Khazar en Crimée, poursuivit
ses exploits vers l’orient. A la tète de ses
Slaves russes , il passa dans l’île de Taman, déclara
la guerre aux Kàssoghes (Kéehek, Tcher-
kesses), et vainquit leur chef Rededja dans un
combat singulier. Il soumit aussi les Iass, qui
étaient sujets, à ce qu’il paraît, du même prince
que les Kàssoghes, et fonda une principauté à
laquelle il rattacha ces deux peuples. Il en
établit le siège à Tmourtarkan, ; le Taman
daujourd’hui (î). Ce petit état subsista plu(
î ) Tamartarka «hez Constantin Porph., Materca chez
les Génois.
sieurs siècles sous la suzeraineté de la Russie.
Mais pendant que les Russes venaient ainsi reconnaître
les pentes septentrionales du Caucase,
ils s’opérait sur les pentes opposées une révolution
qui devait exercer une influence encore
plus directe sur la nation tcherbesse.
L ’Abkhasie et la Golchide ou Lazique, subjuguées
par les Romains et par les Grecs, dévastées
par les Persans -, reprenant leur élan, placèrent
leurs rois sur le trône de Géorgie, quise vit
illustré, depuis le commencement du onzième
siècle jusqu’à la fin du treizième siècle, par une
suite des princes aussi sages que vaillants qui
changèrent la face de cette partie de l’Asie. Les
invasions des Seldjoukides en Arménie réveillèrent
le courage des nations chrétiennes (î), et
Thamar, la célèbre reine, si bien secondée par
ses généraux , se vit respectée et obéie par tous
les peuples du Caucase. Les Alains ou Ossètes
(Iass) avaient été chrétiens, et, en 9^1, avaient
chassé leurs 'évêques et leurs prêtres ; Thamar
fit reprêcher le christianisme chez eux1 et batir
des églises,
( i ) :G’est ainsi qu’on a vu la nation Lithuanienne sortir
dte son assoüpiâsehièrit à l’arrivée dés chevaliers Teutóni-
kfués'ët Pôrte^Glaivè', ët.tpiôique païenne, lutter pendant
deux siècles et demi contre dés armées puissantes sans eesée
rebaissantes.