« carnage. Après quoi on dépouilla complète-
« ment le Dadian, le Gouriel, ses trois frères ;
« les évêques et les soldats furent emmenés en
« captivité. Le catholicos Malakia vint payer la
« rançon des vivants et racheter les morts. »
Une autre Chronique arménienne rapportée
par M. Schulz et traduite par M. St-Martin, rapporte
le fait comme suit :
« En 1532, le Dadian Mamia et Mamia Court
riel font ensemble uné expédition contre le
« Dchiketh. Le Dadian Mamia y fut tué, et le
rt Gouriel fait prisonnier ; il fut délivré par son
« fils Rostom-Mamia Gouriel, et il mourut eu
« i 534 (i). »
Mais peu importe; ce qui nous intéresse, c’est
le fait ; maintenant à laquelle de ces expéditions
qui menacèrent Pitzounda faudra-t-il rattacher
la légende qui me fut racontée au sujet de l’érection
de lu muraille qui entoure l’église? Dans
une invasion ennemie , l’église patriarcale était
menacée d’une destruction totale 1 Le patriarche
représenté aux1 habitants d’alentour la nécessité
de défendre ce sanctuaire. Entraînés par lé zèle,
tous accourent pour élever en toute hâte la muraille
entrée qui entoure l’église avec ses àtte-
_ (f), Cette chronique arménienne est encore manuscrite,
et j ’ëh tlôïi hLcOminttnicàtiôn’à' t’obligéaiib'è de Ëf. fei’osé
sët jenüëli 1 ; însiovn rup non H ,ts
nances. Dans l’ardeur du travail, rien ne fut
ménagé, et l’on emporta pierres, briques, tout
ce qu’on put arracher des vastes ruines d’une
ville voisine; on transporta même des pans entiers
de murailles, et ainsi naquit le mur qui devait
défendre l’éghse et qui porte bien, comme
je l’ai dit, les traces de son origine.
Il est difficile de dire quand les patriarches
abandonnèrent Pitzounda pour se retirer a Ghe-
lathi, emportant avec eux les livres et les chroniques
de l’église.
On voit par la Chronique géorgienne, traduite
par M. Brosset jeune, qu’en 1629, l’auteur de la
Chronique accompagna Manoel Mitchkhétidzé
qui allait se faire sacrer évêque de Khoni par le
patriarche, à Pitzounda. 11 est reste un souvenir
de cette grande cérémonie; une petite
cloche couverte de reliefs , porte la date de
MCCCCCXXVIIII (1529); seule restée, elle est
pendue à une branche d’arbre et sonne lugubrement
la gloire passée de Pitzounda (1).
Aujourd’hui le métropolitain de Kouthaïs
prend le titre de catholicos d’Abkhasie.
(1) Lors de Chardin, en 1672, ce catholicos n’allait
plus qu’une fois en sa vie faire le mirone, l’huile sainte, à
Pitzounda.
Sur la carte d’Alexandre , roi d’iméreth, 1738, elle est
cependant marquée comme le siège du patriarche.