Cliapsoukhou et Nighèpsoukhou, rivières. Aoule de Tou
et Sanna des géographes du i4e et du i5e siècle.
Nous passâmes un peu après midi à la hauteur
de la baie de Kodos. Ici la côte fait un retrait
de plusieurs verst au fond duquel coule la rivière
Kodos, dominée sur sa rive gauche par l’aoule
de ce nom. Quelques maisons occupent le fond
de la vallée pittoresque.
La paroi de schiste grisâtre borde toujours
la côte avec les mêmes accidents de terrain, des
champs et des forêts.
Plus loin, à l’extrême pointe S. E. qui ferme
la grande rade de Kodos, entre les embouchures
de la Chapsoukhou et de la Nighèpsoukou, mais
plus près de cette dernière, se voient, près de
l’emplacement actuel de l’aoule de Tou, sur une
montagne au bord de la mer, les vastes ruines
d’une forteresse, consistant en grosses murailles
très épaisses murées en chaux. La mer fait ici
une petite anse.
Ce sont les restes de la forteresse de Nikopsis
que Constantin Porphyrogénète place au bord
de la rivière de ce nom, dont il fait de son temps,
c’est-à-dire au milieu du dixième siècle, la frontière
entre les Ziches au N. O. et l’Abasghie au
S. E. (1).
(î)Massoudi, dans le Magasin asiatique de Klaproth,
Tous les auteurs qui ont commenté Constantin
et qui ne connaissaient pas les localités, ont cru
qu’il voulait parler de la Psirsta/ qu’on appelait
aussi dans le moyen âgefiume de Nicofi, à cause
de la forteresse de Anakopi qui se penche sur
ses rives ; mais cette interprétation était contradictoire
avec l’histoire de ce temps-là qui nous
représente l’Abasghie comme très puissante et
comme s’étendant bien au nord de Gagra, en
embrassant une partie du Djikhèti.
Les géographes italiens Vessconte, Benin-
casa, etc., donnent tous à cette ruiné le nom de
Sanna, et comme Constantin!, font commencer
immédiatement après, la côte de l’Avogasie.
Je remarquerai en passant que j ’ignore d’où
les anciens tiraient la chaux et les pierres dont
ils se servaient ici $ il paraît qu’au milieu de ces
schistes il y a quelque formation calcaire,, à moins
qu’on ait fait venir ces matériaux des environs
de Gagra.
Rade de Zlchoubéchi. Ruine de Chimetdoukhaitche.
Passé l’aoule de Tou, la côte fait une rentrée
jusqu a l’embouchure de la Chimetdoukhaïtehe,
en symétrie complète avec celle de Kodos. C’est
ce qu’on appelle proprement la baie ou rade de
p. 290, dit que les Kécheks résistaient aux Alains par les
forteresses qu’ils possédaient le long du bord de la mer.