ces et la noblesse sont des intrus (1).... Mais
d’où viennent-ils?
Industrie. — Commerce.
L industrie et le commerce sont presque
nuls chez les Tcherkesses. Les relations qu’ils
ont eues jusqu’a présent avec les Turcs n’ont été
que celles d’un pauvre commerce d’échange. Le
fond en a toujours été les esclaves 5 je ne reviendrai
pas sur ce que j ’ai dit plus haut à ce sujet,
Toute 1 industrie du Tcherkesse a roulé jusqu’à
présent sur les moyens de se procurer cette
monnaie courante, soit par des incursions sur le
territoire russe et sur celui des tribus ennemies,
soit par des pirateries. Ce dernier moyen est
toujours le même que du temps de Strabon,
quoique dix-neuf siècles aillent bientôt s’écouler.
Le vaisseau de guerre qui me reçut à son bord
et que commandait le capitaine Woulf, reçut
deux fois l’ordre de donner la chasse à ces galères
tcherkesses et aux pirates qui les montaient;
j ’eus occasion de les observer à l’aise.
Le seul changement que j ’aie remarqué, c’est
que ces galères sont plus grandes, et montées généralement
d’un plus grand nombre d’hommes;
(1) Jean Potocki, Voyage, etc., t. I ,p . 168.
on en compte jusqu’à 60 et 70 ^1). Elles vont
seulement à la rame et se glissent le long des
côtes pour ne pas être vues : le port de Mamaï,
célèbre déjà dans l’antiquité par sa piraterie, est
encore le point central de ces corsaires tcherkesses.
Les femmes, dans chaque famille, sont occupées
de la confection de la plupart des objets
qui sont de première nécessité dans une économie;
elles tissent une espèce de drap d’un tissu
clair, de couleur tantôt feuille morte, tantôt
grise; elles savent aussi fabriquer des manteaux
de feutre (bourca en russe, djako en tcherkesse);
elles cousent les souliers, les habits, et se chargent
même des coussins de selle, des bandoulières
et des fourreaux de sabre et de fusil.
Les besoins des Tcherkesses ne sont donc pas
très nombreux
Importation.
Ce qui est chez eux d’une impérieuse nécessité,
c’est le sel, qu’ils ne peuvent obtenir que de
Kerkche ; car il n’y en a pas de trace dans leur
pays. Depuis la guerre qui leur a été déclarée
par la Russie, ils se trouvent dans une pénurie
(1) Ces galères s’appellent, en tcherkesse, kafou l'touafa,
et aussi kamara;en abkhazien, akhbat ; en turc nogais,
Oghemet.