khes. Le seul auteur qui eût pu nous en dire
quelque chose, Skyïnnus de Chio, présente ici
une longue lacune.
Mithridate, en 65 avant J.-C., poursuivi par
Pompée, son vainqueur, s’en vint des rives de
l’Euphrate en Colchide, et de là alla passer l’hiver
à Dioscourias. Continuant sa route, il tenta le
premier ce que personne n’avait tenté avant lui ;
il longea la côte des Tcherkesses de Dioscourias
au Bosphore (1).
Les Héniokhes alors avaient quatre rois.
Pour la première fois parait sur la scène le
nom des Zyghes, que Strabon place entre les
Héniokhes et les Akhéens, tandis que celui de
Kerkètes disparaît dans la position où le place
Scylax.
Strabon, qui écrivait 26ans avant J.-C.,-et qui
avait été à même d’apprendre à connaître à fond
les circonstances du pays, est le premier à citer
ce nom. Existait-il auparavant? Cela est plus
que probable. Dès qu’un peuple resté à la même
place, ne change ni d’esprit ni de caractère, il
est presque certain qu’il doit avoir ses dénominations
à lu i, qui ne changent pas et qui percent
à travers les siècles ; les étrangers leur donnent
des sobriquets , mais ils passent, et il n’y
a que les noms nationaux qui restent. Non-seu-
(1) Strabon, p. 476.
lement les Géorgiens, aussi anciens que l’histoire
, n’ont jamais eu d’autres noms que ceux
de Djikhes et de Djikhethi, qu’ils donnaient à la
côte de la Circassie, mais il paraît que les Tçher-
kesses ne se sont jamais connu d’autre nom
collectif que ççlui d’Adighes, qu’ils, se donnent
à eux-mêmes. Le nom grécisé de Zyghes aurait
été le vrai nom local qu’auraient masqué les
noms d’Akhéens et d’Héniokhes , forgés par les
Grecs, et de Kerkètes , nom local d’une tribu
que spn voisinage du Bosphore aurait fait connaître.
Ces Zyghes, Djikhes ou Adi ghes proprement di ts,
occupaient la partie de la côte la plus hérissée de
montagnes crayeuses, la plus entaillée de ravins,
la plus inaccessible 5 Strabon nous donne un tableau
remarquable et frappant de vérité de cette
partie de la nation tcherkesse.
« Après la Sindique et Gorgippie, dit-il (1),
« le long de la mer, habitent les Akhéens, les
« Zyghes et les Héniokhes, sur une côte presque
« sans ports et montagneuse, qui fait partie du
« Caucase. Ils vivent de leurs pirateries. Ils ont
<( de petites galères légères, recourbées et capa-
« bles de porter vingt hommes, rarement trente.
« Les Grecs appellent ces galères camara. —
« Formant une flotte de ces camaras et navi-
(1) Strabon , p. 476.